SFR - Canal+ : mêmes entreprises du groupe Vivendi, mêmes difficultés à négocier les augmentations salariales !
Les salariés de SFR ont bien failli revivre notre histoire d'il y a un peu plus an. Souvenez-vous : fin 2008, les négociations salariales avaient échoué à Canal+ et pour la première fois, sous la houlette de la CFE-CGC, aucun syndicat n'avait signé la NAO, provoquant un mini séisme social.
Pour éviter un bis repetita, et une situation qui aurait alors été beaucoup plus tendue que l'an dernier, après quelques jours d’intenses négociations Bertrand Méheut avait finalement accepté de mettre sur la table 3 % d'augmentation de la masse salariale pour 2010.
Cette année, ce sont les salariés de SFR qui ont vécu la même aventure : 1,1%, c'était ce qui était proposé comme augmentation individuelle, et c'est tout ! La nouvelle direction de SFR ne voulait rien savoir : changement de patron, changement de politique.
Les responsables syndicaux se sont mobilisés avec les salariés.
La mobilisation et la communication se sont alors développées en interne et en externe. Résultat, la direction a rouvert les négociations pour finalement accorder… une prime de plusieurs centaines d'euros pour tous, une augmentation collective de 1,5 % pour tous les salaires inférieurs à 25 000€ bruts annuels et 2 % au titre des augmentations individuelles, une prime de 5 % pour celles et ceux qui sont assujettis au variable collectif, l'augmentation de la prise en charge des frais de déplacements, la revalorisation conséquente du chèque restaurant etc.
Nous tirons deux enseignements de ce qui s'est passé à SFR.
Le premier concerne la mobilisation des salariés avec leurs syndicats, en premier lieu avec la CFE-CGC pour faire avancer le débat social, au besoin en contraignant à la réouverture de négociations. Ce fut un succès pour tous.
Le second enseignement porte ce sentiment partagé dans toutes les entreprises du groupe Vivendi : le financier a totalement pris le pas sur le business ou le social. Les salariés de ce groupe n'ont qu'a bien se tenir ou à partir.
À Canal+, nous disons depuis longtemps que cette politique sociale n'est pas tenable et acceptable. Alors que les bénéfices augmentent de façon très importante, il faut encore réduire la masse salariale, limiter les investissements, favoriser le résultat... financier !
Redisons-le : le social n'est pas l'ennemie de l'économique.
Au contraire, des salariés fortement mobilisés autour d'un projet commun, partagé et compris par tous, permettra d'atteindre, voire de dépasser des objectifs aujourd'hui contraints.
Libérons le social pour que vive le business.
Cessons de pressurer sans vergogne les salariés, respectons-les, recrutons, augmentons les salaires... (masse salariale de Canal+ : 4,75 % du chiffre d'affaires !) qui viendront alimenter la croissance et développer l'emploi.