Pas facile de changer de métier. Une étude qualitative de l'Apec parue fin juillet établit ce constat. « Il est aujourd'hui quasiment impossible de réaliser ce que les professionnels de l'accompagnement appellent la diagonale. » Autrement dit, changer à la fois de métier et d'entreprise apparaît comme une gageure.

Dans ce processus individuel et long, la maturation, la réflexion, et l'évaluation à la fois de ses motivations et de ses compétences apparaissent comme des points déterminants. Et si ces transitions semblent difficiles pour les cadres, que peut-on dire de l'ensemble de la population salariée ?

Le Fongecif Île-de-France, dans sa dernière étude publiée également fin juillet, apporte quelques éléments de réponse. Ainsi, sur la base d'une enquête menée auprès de 4 400 bénéficiaires, on observe que plus de 7 salariés sur 10 ont changé de situation professionnelle deux ans après leur CIF. 57 % ont changé de métier et 44 % ont changé d'entreprise. Les changements peuvent également concerner des changements de statut, de salaire ou de temps de travail.

Certes, la formation longue est une aventure, une véritable prise de risque. Il faut accepter de bouleverser ses rythmes de travail, de retourner sur les bancs de l'école. Au-delà de ça, il faut arriver à se projeter et à construire ainsi sa nouvelle identité professionnelle et sociale. Mais le jeu en vaut la chandelle. Toujours selon l'étude réalisée par le Crédoc pour le compte du Fongecif Île-de-France, 84 % des bénéficiaires de CIF ont réussi leur formation. Au départ, 7 sur 10 avaient au mieux un bac, avec une forte proportion de salariés sans diplôme initial.

Paradoxalement, la sécurisation des parcours passe par une prise de risque. Mais pour qu'elle soit mesurée et qu'elle porte ses fruits, il faut avoir sur son chemin des professionnels qui peuvent accompagner, aider dans les démarches et rassurer dans cet exercice exigeant de projection dans un avenir professionnel nouveau.