Le 6^ème accord  de Renault en faveur des personnes handicapées, signé le 8 juillet 2013 par toutes les organisations syndicales, s’engage à minima sur le volet de l’intégration : 20 personnes sur 3 ans que ce soit en stage, par l’alternance ou encore par la voie de l’intérim. La direction ne prend aucun engagement de recrutement en CDI au regard de la situation économique du secteur automobile.

Taux d'emploi

Mais avec un taux d’emploi de salariés handicapés de 8,33 %, Renault s.a.s se situe largement au dessus du taux légal de 6 % qui conditionne le versement d’une contribution financière à l’AGEFIPH, le fond pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. C’est donc non contrainte que l’entreprise s’engage sur un budget  annuel de 4 millions d’euros pour mener des actions pour l’emploi des personnes handicapées dans le cadre d’un nouvel accord triennal que la DIRECCTE d’Île-de-France a agréé. L’occasion notamment de valider la péréquation du taux d’emploi entre des établissements de production largement au dessus des 6 % et le siège ou encore la R&D du Technocentre qui sont, eux, autour de 3 %.

Aménagement, accessibilité et formation

Sous la houlette des deux salariés de la mission handicap qui coordonne les correspondants en place dans chaque établissement, une large partie du budget est affectée à l’aménagement des postes de travail et à l’accessibilité des espaces de travail. C’est ainsi que l’entreprise permet par exemple aux salariés sourds ou malentendants de recourir à la plateforme en ligne Tadeo de transcription instantanée de la parole dans le cadre des échanges téléphoniques et des réunions. La formation des plus de 2 800 salariés handicapés et de leur manager est aussi au programme.

Secteur protégé

La diversification du recours au secteur protégé fait partie des objectifs sans, là non plus, fixer un objectif chiffré. Ce volet qui représente moins de 0,1 % du taux d’emploi indirect illustre le chemin à parcourir pour intégrer des micro-prestataires faisant travailler des personnes handicapés dans les processus de référencement de la direction des achats pour ensuite en faire la promotion.

Aide familiale et sociétale

En dégageant plus de 100 000 € par an pour aider des salariés à acheter des appareillages ou cofinancer des vacances en structures adaptées pour leur enfant handicapé, Renault va au-delà du strict cadre d’un accord handicap agréé dont seuls les engagements à l’égard des salariés sont pris en compte par la DIRECCTE pour justifier que l’entreprise puisse avoir la main sur un budget handicap équivalent à ce que qu’elle aurait du verser à l’AGEFIPH. Des aides qui s’appliquent aussi aux conjoints. Dans la même logique sociétale, une enveloppe est dégagée pour soutenir des associations comme l’APF (Association des paralysés de France) ou l’ADAPT (Association pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées).

Télétravail et prévention des accidents du travail

L’approche du handicap est globale chez Renault qui souligne que plus de 13 % des 1 000 télétravailleurs de l’entreprise sont en situation de handicap. La prévention des accidents du travail l’est tout autant alors que 8 % des salariés handicapés le sont suite à des accidents du travail reconnue en IPP (incapacité permanente partielle). Depuis trois ans, la courbe d’accidentologie s’est infléchie à la hausse. Un point de vigilance prioritaire pour la DRH qui a demandé à ce qu’une étude soit conduite pour y voir plus clair sur les causes de cette augmentation des accidents de travail.

Le handicap, un marché pour Renault

Le handicap est aussi directement porteur d’emploi puisque Renault se trouve être le seul constructeur européen à transformer ses véhicules pour les adapter aux besoins des personnes handicapées. Trente salariés en poste sur 3 lignes de production de l’usine Renault Tech d’Heudebouville en Normandie ont modifié 1 300 véhicules en 2012. En France, 40 % de ce marché est occupé par Renault.