Début janvier, le comité de sélection pour la procédure de recrutement des administrateur civils au « tour extérieur » a rendu son rapport 2013.

Il s'avère en fait relativement critique, regrettant des présentations « trop stéréotypées ».

Rappelons que ce processus de recrutement au tour extérieur vise une partie des fonctionnaires de catégorie A et leur permet d'accéder sans concours au corps des administrateurs civils. Il comporte une sélection sur dossier et est suivi d'une audition  par un jury.

Quelques éléments chiffrés

En 2013, sur 304 dossiers présentés, (347 en 2012, 331 en 2011, 355 en 2010) 75 auditions ont été réalisées et 26 candidats retenus (à parité hommes et femmes)

Pour le comité, la répartition des candidatures appelle trois observations :

• les candidatures masculines sont nettement supérieures aux candidatures féminines, avec une part relative de près de 58 % ;
• la répartition des candidats par ministère fait ressortir, parmi les 15 ministères ou institutions dont relèvent les candidats, l’importance du vivier des ministères économique et financier (49), de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur (48), de la Défense (46 candidats), de l’Intérieur (38), des Affaires sociales (35), suivis par les ministères de l’Écologie (29), de l’Agriculture (17), puis de la Justice (14) et de la Culture (13), les services du Premier Ministre (7) ;
• la classe d’âge des 40-44 ans est prépondérante (32,20 %), suivie par celle des 45-49 ans (25,7 %).

Les observations du comité de sélection dans ce rapport 2013

« S’agissant de l’audition, la préparation des candidats joue certainement un rôle important dans le résultat final. Mais il convient aussi d’éviter l’écueil du « formatage », qui se révèle notamment à travers des présentations du parcours professionnel trop stéréotypées ou récitées par les candidats, au détriment de la mise en valeur de leur personnalité. Parfois, la volonté de se distinguer, là encore de façon non naturelle, peut nuire au candidat. »

« ... le comité a regretté que les documents fournis par le candidat, ne lui permettent pas toujours d’apprécier la démarche de ce dernier ainsi que ses motivations pour accéder au corps des administrateurs civils. La lettre de motivation, notamment, est souvent rédigée de façon stéréotypée mais peut l’être aussi dans un style dithyrambique, toutes formes qui ne donnent pas au comité de sélection de justifications pertinentes sur la démarche du candidat. »

Et curieusement :« La méconnaissance de la Constitution et de ses modifications, de l’organisation des pouvoirs publics, des principales institutions européennes et de leurs missions, des pouvoirs dévolus à divers organes ou institutions, de la nouvelle organisation de l’administration territoriale de l’État, de l’élaboration des instruments juridiques que sont les lois et règlements, des ressources et des principaux postes des dépenses publiques, comme les insuffisances dans la connaissance des politiques publiques ou encore l’absence d’un minimum de connaissances économiques, notamment liées à la conjoncture, révèlent une impréparation des candidats, qui a parfois surpris le comité de sélection, même s’il a, par là, fait un constat malheureusement identique à celui des années antérieures ».