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21 / 03 / 2025 | 22 vues
Georges De Oliveira / Membre
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Vers une mutation profonde du secteur des assurance

Le monde du travail est en pleine transformation, et le secteur de l’assurance ne fait pas exception. La flexibilité et l’adaptation s’imposent et redéfinissent les espaces de travail. Mais à quel prix ?

 

Le secteur de l’assurance a connu une croissance de ses effectifs.


Dans la branche, on dénombrait 157 100 salariés fin 2023, soit une augmentation de 1,6 %. Cette croissance se situe dans un environnement de forte modification des modes de travail traditionnels.


De nouveaux modes d’organisation du travail


L’espace de travail traditionnel laisse progressivement place à des formats plus flexibles. Le flex office, ou bureau flexible, se généralise : plus de bureaux attitrés, les employés s’installent chaque jour où ils trouvent de la place. En parallèle, les open spaces et espaces collaboratifs se mul tiplient, favorisant la coopération, mais posant aussi des défis en matière de confidentialité.


Le télétravail – comme le travail hybride – a connu une forte expansion avec la crise sanitaire. Avant la pandémie, la plupart des groupes d’assurance avaient des accords de télétravail limités à deux jours par semaine. Malgré tout, après une période euphorique où le tout travail à distance semblait devenir la norme, on fait face aujourd’hui à un retour en arrière de la part des entreprises du secteur, au grand dam de certains salariés qui avaient pris des habitudes décentralisées.


Des défis partagés


Ces transformations ne sont pas anodines :

- l’évolution de la notion de poste de travail dans le secteur de l’assurance reflète une tendance plus large de transformation du monde du travail, où flexibilité et adaptation sont devenues des mots  d’ordre essentiels, soulevant plusieurs défis du point de vue des entreprises :


• confidentialité : la gestion des données sensibles dans un environnement de travail plus ouvert nécessite des mesures de sécurité renforcées, qui ont un coût ;
• management : l’adoption de techniques de management hybride est essentielle pour encadrer efficacement ces nouvelles pratiques ;

- aménagement des espaces : l’intégration de cloisons modulables et de zones insonorisées est cruciale pour préserver la confidentialité et l’efficacité du travail ;


• politique RH : les entreprises doivent repenser leur politique de ressources humaines pour s’adapter à ces nouvelles modalités de travail.


Quels impacts pour les salariés ?


Ces nouvelles organisations influent directement sur la santé et le bien-être des employés. Si l’absentéisme semble diminuer dans certaines entreprises ayant adopté ces pratiques, suggérant un environnement potentiellement bénéfique, des risques et des interrogations subsistent notamment pour les salariés en télétravail.

 

Reste que ces changements, qui impliquent souvent une plus grande autonomie et responsabilité pour les salariés, une suppression de l’encadrement intermédiaire et une polyvalence accrue, ne sont pas sans risques (voir encadré).


Un avenir à surveiller


Si ces mutations peuvent offrir des opportunités pour certains, en termes de flexibilité et de collaboration, elles présentent également des risques significatifs pour la santé physique et mentale des salariés
si elles ne sont pas correctement encadrées.


Elles représentent également des enjeux considérables pour notre syndicat, qui devra continuer et approfondir son travail revendicatif sur ces questions cette année .

A n’en pas douter, 2025 sera une année revendicative. 

 

Des risques pour les salariés

 

Ces nouvelles organisations influent directement sur la santé et le bien-être des employés. Parmi les défis majeurs, on retrouve :

 

• un report de charge de travail sur les salariés,
• la nécessité d’une adaptation rapide à de nouveaux repères techniques,
• la disparition du soutien traditionnellement offert par le management intermédiaire,
• la polyvalence associée à un haut niveau d’engagement, qui pose la question de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, un enjeu crucial pour les salariés,
• l’augmentation des troubles musculosquelettiques (TMS) dans certaines organisations comme le lean management,
• des risques d’accidents accrus liés à l’insécurité d’emploi et au manque de formation des travailleurs en situation d’emploi atypique,
• des pathologies somatiques sévères chez les travailleurs des plateformes numériques, liées à l’accélération du rythme de travail,
• un stress chronique lié à des contrôles ou objectifs excessifs,
• une surcharge informationnelle menant à un excès de charge mentale,
• la perte des limites entre vie professionnelle et privée (phénomène de « blurring1 »),
• l’isolement et l’affaiblissement des relations interpersonnelles,
• une pression au travail et une intensification des tâches,• des efforts psychiques importants pour s’adapter à l’autonomie accrue dans les « entreprises libérées »,
• une disponibilité permanente via les technologies de communication,
• la surveillance sophistiquée à distance (géolocalisation),
• l’imprévisibilité des horaires et cumul d’emplois dans certaines formes d’emploi atypiques.

 

1. Blurring = effacement de la frontière entre vie privée et vie professionnelle.

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