Terminer correctement un conflit suppose de trouver un compromis
Qu’est ce qu’un compromis ? Un équilibre instable où, d’un côté, on considère qu’on a trop donné et, de l’autre, qu’on n’a pas assez obtenu. Or c’est ce point mobile qu’il faut trouver pour mettre un terme au conflit.
En ce qui concerne la réforme des retraites, et sans devancer la position du Conseil constitutionnel, deux schémas se dessinent :
- Le premier repose sur l’inflexibilité de l’Elysée qui parie sur le pourrissement et l’affaiblissement de la mobilisation avec le temps. …Hypothèse dangereuse, qui non seulement tuerait dans l’œuf la confiance et le respect, mais surtout présagerait d’un violent effet boomerang, social ou politique, et fournirait, sans effort, du grain à moudre pour le Rassemblement national.
- Le second consiste à trouver un compromis, dans le respect mutuel et l’humilité réciproque.
Cela supposerait l’initiative d’une concertation approfondie sur le travail et la retraite et la suspension de la réforme jusqu’à l’aboutissement des discussions. C’est le choix démocratique et c’est le choix de la raison.
Un compromis est d’autant plus nécessaire que les vraies urgences sont ailleurs : industrialisation, transition environnementale, cohésion sociale, service public, santé et formation-éducation, dans un contexte financier tendu…
L’erreur du Président de la République est de croire que bouger sur la question des retraites l’empêcherait de conduire d’autres réformes, alors que c’est tout le contraire.