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Runipsys passera-t-elle l’hiver ?
Grosse mobilisation des salariés depuis le début de la semaine à l’appel de notre organisation chez ce fournisseur d’équipementiers automobiles basé en Savoie. A l’origine du mouvement : une sous-activité qui va croissante depuis plusieurs mois et menace maintenant l’existence même du site.
Runypsis a beau travailler pour le secteur automobile, l’entreprise tient plus de la cocotte-minute que de la voiture en cette fin d’année. Les salariés y expriment par la grève depuis le 18 novembre, avec le soutien de notre organisation, via l’USM et l’UD de Savoie, leur peur, leur colère et leur mal-être.
« Le licenciement nous pend au nez, c’est juste que nous ne connaissons pas encore la date », résume le délégué syndical FO Henri Mantello.
Pour lui comme pour les 32 cadres et 7 ouvriers restant sur le site, les problèmes ont commencé en 2020, quand le groupe coréen Yudo a racheté cette société savoyarde qui produit des injecteurs permettant ensuite de fabriquer des pièces automobiles comme le tableau de bord ou les intérieurs de porte.
« Depuis qu’elle a été rachetée, l’entreprise ne fait que perdre de l’argent », explique Pierre Didio, secrétaire général de l’UD FO de la Savoie.
On peut ajouter qu’elle n’a aussi fait que perdre des salariés ou, plus exactement, s’en séparer volontairement. Mais discrètement, à bas bruit, en licenciant à chaque fois moins de salariés qu’il n’en faut pour déclencher un PSE. Avec une telle stratégie, le résultat ne s’est pas fait attendre : la production ne cesse de baisser depuis des mois, au point d’être presque totalement à l’arrêt. Pour les salariés qui restent, le temps s’étire à l’infini, rendant les journées insupportables et la projection dans l’avenir impossible. Pour les métallos FO, pas de doute, le projet de la direction est de délocaliser à terme la production et de liquider la chaîne de production en France.
« Pour les salariés, mieux vaut un PSE, fait valoir Henri Mantello. Nous aurions au moins accès à des formations et des mesures de reclassement pour pouvoir rebondir. »
Notre organisation syndicale demande le retour du dialogue social, lequel passe par une réunion que la direction se refuse toujours à organiser.
« Malgré les demandes répétées des salariés, le PDG a refusé de donner toute information concrète. Des salariés ont décidé de lui laisser jusqu’à mercredi midi [20 novembre] pour s’expliquer, à compter de quoi le mouvement de grève reprendrait avec un durcissement certain de l’action », a fait savoir notre syndicat dans un communiqué.
En attendant, la mobilisation continue, avec le soutien de notre Fédération…