Organisations
MFP : une AG sous le signe de la PSC
La Mutualité Fonction Publique (MFP) tenait hier à Paris son assemblée générale, l’avant-dernière avant sa prochaine fusion avec la FNMF, en 2026. Une démarche
s’opérant dans un contexte plutôt tendu pour les opérateurs mutualistes avec les premiers résultats de la PSC sur son volet Etat.
Le contexte dans lequel s’est tenue l’AG de la MFP est étroitement lié aux premiers résultats des appels d’offres réalisés dans la fonction publique d’Etat qui
inquiètent également les acteurs mutualistes. «Il faut avoir une double lecture de la situation sur la PSC.
Le verre est à demi-plein sur certains ministères comme l’Armée et l’Education nationale. A contrario, il est à moitié vide pour l’Assemblée nationale, la Transition écologique, les services du Premier ministre, la Justice et Bercy », a souligné Serge Brichet, président de la MFP. Selon lui, il ne faut pas pour autant tout remettre en cause dans une réforme «qui si, elle présente des insuffisances, elle comporte tout de même un certain nombre d’avancées». Est davantage pointé du doigt, le pilotage politique du dossier face à «une construction des dispositifs et une concurrence “orientée” qui posent question».
La crainte que des arbitrages similaires adviennent dans les prochains mois est quant à elle bien réelle. «En tant qu’ancien président de la Mgéfi, ce qui me choque le plus c’est qu’on raye d’un trait des décennies de collaboration avec l’administration dans l’intérêt des agents publics», a ajouté Serge Brichet lors du point presse post AG.
Un des enjeux pour les acteurs mutualistes non retenus sera désormais de se projeter dans la seconde vague d’appel d’offres. «Les acteurs mutualistes ont démontré leur solidité dans le temps», a observé Laurent Besozzi, trésorier général de la MFP, après l’AG. Et le précédent de l’ouverture à la concurrence pour la fonction publique territoriale, en 2011, pourrait redonner un peu d'optimisme pour la suite. «Tous les acteurs qui ont fait du dumping et qui ont cru venir sur un marché facile et simple ont reculé sur la deuxième génération d’appel d’offres», a ainsi rappelé le trésorier général.
Sur le volet de la fonction publique territoriale de la PSC, si la MFP avance que le versant «prévoyance est davantage avancé avec la mise en place de contrats collectifs à
adhésion obligatoire», elle ajoute que «beaucoup reste à faire sur la santé». Le constat est plus sévère en ce qui concerne la fonction publique hospitalière où les «choses n’avancent pas» malgré la mobilisation des acteurs mutualistes.
En marge du dossier PSC, la Mutualité Fonction Publique poursuit ses travaux de rapprochement avec la Mutualité Française.
Attendue pour fin 2026 au plus tard, la fusion de ces deux entités va monter en charge progressivement dans les mois à venir en vue de renforcer les coopérations et d’animer leurs réseaux militants. Dès la prochaine rentrée, l’Île-de-France et la région Occitanie expérimenteront au niveau des unions régionales, notamment, le portage de «l’identité fonction publique».
En outre, des initiatives communes sont déjà prévues dans le département de Mayotte suite au cyclone Chido. Un conseil prévisionnel sera également installé en vue de préfigurer ce que deviendront les instances de gouvernance à l’issue du processus de fusion.
Dans le contexte de PSC, la MFP souligne que ce rapprochement est une «force». «Nous avons travaillé en termes de gouvernance sur un cercle de l'ensemble des mutuelles qui
protègent les agents publics qui sera plus large que celui qui était aujourd'hui celui de la MFP», a indiqué Didier Quercioli, secrétaire général de la MFP, après l’AG.
Objectif : «parler d’une seule et même voix».
Sur la question du conventionnement hospitalier (1069 établissements) le dossier devra être réglé de manière synchronisée avec la fusion. Des contacts sont déjà établis
et la reprise de l'activité est instruite «avec la volonté d’aboutir», a précisé le secrétaire général. «Cela n'est pas qu'une question de prise en charge de la chambre individuelle. C'est aussi un réseau militant, une offre de service qui doit se renouveler», a complété Laurent Besozzi.
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