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19 / 12 / 2025 | 13 vues
Valentin Rodriguez / Membre
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L'UE doit se montrer plus ambitieuse pour sauver notre industrie automobile !

La Commission européenne a annoncé ce mardi l’assouplissement de l'interdiction des voitures à moteurs thermiques dans l’UE à partir de 2035 : l’objectif de réduction des émissions de CO2 n’est désormais plus de 100 % mais de 90 %. Les constructeurs pourront donc continuer de commercialiser ce type de véhicules sous réserve de conditions, notamment de compenser les émissions de CO2 par des crédits carbone : jusqu'à 3 % de réduction pour l'usage de carburants durables (e-fuels, biocarburants avancés) et 7 % pour de l'acier bas-carbone européen. Une mesure qui offre donc de nouvelles perspectives aux hybrides et aux voitures thermiques aux carburants de synthèse au-delà de 2035. 

 

La Commission a également annoncé un plan de soutien au secteur automobile qui comprend : 1,5 milliard d'euros de prêts à taux zéro aux entreprises qui produisent en Europe des batteries pour véhicules électriques ; l'encouragement au« verdissement » des flottes de véhicules des entreprises à travers des objectifs chiffrés par pays ; le soutien au développement de petits véhicules électriques européens ainsi que l’instauration d’une « préférence européenne » par des obligations de contenus « made in Europe » dans les chaînes de production. Des précisions sur ce dernier point, qui répond à une revendication de FO Métaux, seront rendues publiques fin janvier.  

 

Si ces annonces vont dans le bon sens, force est de reconnaître que cette volonté de redonner un peu d’oxygène à l’industrie automobile européenne ne suffira malheureusement pas. La concurrence chinoise continuera de tout écraser si une politique bien plus ambitieuse n’est pas mise en œuvre à l’échelle européenne et nationale. Comme nous n’avons eu de cesse de l’affirmer, nos constructeurs doivent produire à bien plus grande échelle des petits modèles électriques à des prix abordables pour répondre à la demande des consommateurs. Mais si les entreprises doivent faire preuve de créativité, elles ont besoin d’être véritablement accompagnées et protégées pour ne plus subir une concurrence faussée.  

 

À l’heure où l’ensemble de notre filière automobile est menacée, avec en premier lieu  les équipementiers qui perdent chaque année des dizaines de milliers d’emplois en Europe, nous n’avons plus le temps d’attendre. Cette industrie a besoin qu’on lui accorde les moyens de réussir sa transition énergétique dans des conditions socialement acceptables et économiquement viables.

 

Pour cela, il est vital de relocaliser la production en tirant parti de la transition électrique, de conditionner les aides publiques au maintien des emplois sur le territoire, d’imposer une réelle politique industrielle de souveraineté à l’échelle nationale et européenne, de garantir qu’une part significative (et non symbolique) des composants des véhicules produits localement proviennent du territoire national et de protéger l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur pour éviter leur effondrement.


En janvier, la Commission européenne devra transformer les précisions sur son plan en un signal clair de fermeté. 

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