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24 / 09 / 2024 | 54 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Les politiques de santé doivent être coconstruites avec tous les acteurs concernés se fixer des objectifs sur le long terme.

Eric Chenut, président de la Mutualité Française détaillera ses priorités et les combats à mener en vue du PLFSS 2025 lors de l'Assemblée générale et des Journées de rentrée de la Mutualité Française, qui se dérouleront les 25 et 26 septembre, à Paris. Il a bien voulu répondre à mes questions...

 

Quels sujets allez-vous aborder lors de de vos Journées Nationales de rentrées ?

 

La Mutualité Française va réunir près de 600 dirigeants de mutuelles pour ses Journées nationales de rentrée. Cet évènement débutera par notre Assemblée Générale annuelle consacrée à la vie de la fédération, à savoir le bilan d’activité de l’année écoulée.

 

Nous aurons une demi-journée consacrée aux réflexions qui animent notre mouvement : nos travaux sur les attentes des jeunes générations, mais également une séquence de réflexion sur la pérennité du système de protection sociale et la place que nos mutuelles et groupement peuvent y prendre part.

 

Enfin, nous aurons une demi-journée dédiée à la question à la refonte de notre système de santé et de protection sociale, articulée autour de4 séquences : 
 

  • Pierre Moscovici, Premier Président de la Cour des Comptes donnera son regard sur le financement de la protection sociale aujourd’hui
  • Une table ronde questionnera le « comment » construire une organisation plus efficiente de notre système de santé, à la fois sur l’articulation entre l’intervention publique et privé mais également sur la gestion des risques en santé et enfin sur l’évolution d’une organisation des soins tournée vers davantage de pluridisciplinarité
  • Nicolas Revel, Directeur général de l’APHP interviendra sur l’enjeu de l’attractivité des métiers du soin
  • Une table-ronde interrogera sur les conditions de réussite pour garantir un service optimal aux assurés sociaux, tout en favorisant l’innovation et la recherche et créant les conditions pour améliorer l’attractivité des métiers

 

Quels sont les enseignements à retenir de votre 2ème édition du Carnet de santé ?

 

Nous allons publier la 2ème édition de notre Carnet de santé dans lequel nous avons recueilli des indicateurs cléssur le système de santé et de protection sociale mais aussi la perception de nos concitoyens.  Cette publication intervient en amont du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), pour éclairer nos décideurs, à un moment crucial où nous faisons des choix budgétaires pour notre système de santé.

 

Les Français nous font part de leurs inquiétudes sur le financement de la dépendance mais aussi sur l’accès aux soins. Près de 9 Français sur 10 vivent dans un désert médical et 6 millions de patients n’ont pas de médecin traitant, soit 10% de la population.71% des Français indiquent que la dépendance est l’une des situations face à laquelle ils se sentent le moins préparés à faire face financièrement.

 

Quelles sont vos propositions politiques dans le cadre du futur PLFSS ?

 

Nous défendons une approche plus globale et stratégique pour gérer les dépenses de santé.

 

Pour assurer une meilleure prévisibilité et cohérence des politiques de santé sur le long terme, nous devons adopter une construction budgétaire pluriannuelle et se fixer des objectifs sur le long terme.

 

Par ailleurs, les politiques de santé doivent être coconstruites en lien avec les professionnels de santé, les patients, l’Assurance maladie, les organismes complémentaires, les collectivités territoriales, les partenaires sociaux et l’Etat pour définir ensemble des objectifs communs.


Enfin, nous prônons la recherche de l'efficience pour limiter nos dépenses de santé. Il est indispensable de faire évoluer “l’utilisation du soin” pour éviter demain, de dérembourser certains soins essentiels.   


Pour cela, il est nécessaire de rechercher des accords confraternels de bonnes prescriptions en lien avec les recommandations de la Haute Autorité de Santé pour s’attaquer à celles qui sont redondantes, mais aussi et d’améliorer la coordination des soins via le Dossier Médical Partagé notamment. Il est également important de sensibiliser largement à la « sobriété médicament » : la France est le cinquième pays européen en matière de consommation d’antibiotiques, avec une moyenne supérieure de 20 % à la moyenne européenne !

 

 

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