Organisations
L'école inclusive : une bonne idée en danger ? Les propositions des associations !
Imaginez que pour mieux aider les élèves en difficulté (qu'ils aient destroubles "dys", des troubles de l'attention, un handicap, etc.), on décide de créer dans chaque secteur un pôle de ressources. Une très bonne idée, n'est-ce pas ? C'est le projet du gouvernement avec une nouvelle loi examinée au Sénat. Cette loi veut généraliser partout en France des Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS). Notre association soutient ce projet mais à certaines conditions.
Le principe est simple et nous le soutenons : un enseignant qui a un élève en difficulté dans sa classe, ou des parents qui se sentent démunis, peuvent faire appel à ce pôle. Le PAS envoie alors des spécialistes (un de l'école et un du monde médico-social) pour observer, discuter et proposer des solutions concrètes et rapides. Il peut par exemple proposer du matériel adapté, des nouvelles méthodes de travail en classe, ou aider la famille dans ses démarches. C'est une avancée formidable pour ne laisser aucun enfant de côté.
Alors, où est le problème ?
Le diable est dans les détails. Le gouvernement veut aller trop vite et sa proposition de loi, tel qu'écrite actuellement, contient des dangers qui pourraient faire échouer cette belle idée. Notre plus grande inquiétude, c'est le risque de "burn-out" du nouveau système.
Pour faire simple : aujourd'hui, il existe des PIAL (les Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés). Leur rôle est surtout de gérer le planning et l'affectation des AESH (les Accompagnants d'Élèves en Situation de Handicap). La loi veut remplacer ces PIAL par les nouveaux PAS. La loi permet de donner tout le travail de gestion des AESH au nouveau responsable du PAS, en plus de sa mission principale d'aide aux enfants et aux profs. Ce nouveau coordinateur passera son temps au téléphone à gérer des plannings au lieu d'être sur le terrain pour aider. C'est le meilleur moyen de rendre le nouveau système inefficace.
Notre solution : nous demandons de ne pas "remplacer" brutalement l'ancien système, mais de l' "intégrer". C'est-à-dire : garder le personnel qui s'occupait de la gestion des AESH dans les anciens PIAL et l'intégrer dans les nouveaux PAS. Chacun son métier, pour un système qui fonctionne !
En résumé, nous disons OUI à l'ambition d'une école plus inclusive, mais ATTENTION à ne pas la construire sur des fondations fragiles. Notre association, la FNASEPH (Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap) et Trisomie 21 France ont envoyé des propositions concrètes aux sénateurs pour améliorer la loi.