Organisations
Hémorragie d’adhérents à la CGT de la Ville de Paris après plusieurs années de violences internes
Après le syndicat du personnel administratif et de la culture, le syndicat de la petite enfance de la Ville de Paris a décidé lui aussi de se désaffilier de la centrale de Montreuil. Pour justifier son départ, le personnel des crèches dénonce le climat de violence qui règne au sein de la CGT parisienne.
La crise couvait depuis tellement longtemps que ça devait fatalement arriver. À la CGT de la Ville de Paris, ce n’était vraiment pas la « franche camaraderie », avec des événements aussi divers que variés : tentative de putsch, scissions, menaces d’expulsion des bureaux de la Bourse du travail, intimidations physiques et agressions sexistes jusqu’à, cerise sur le gâteau, la décision de blacklister des centaines de délégués du personnel estampillés CGT, en les privant de tous leurs droits syndicaux du jour au lendemain, comme le détaillait Médiapart (lire ici).
Le premier à avoir sauté le pas a été le syndicat PACS (personnel administratif, de la culture et de service) qui compte plusieurs centaines d’adhérents mais était surtout la première organisation dans des secteurs d’activité, comme l’Hôtel de Ville et les dix-sept mairies d’arrondissement, les maisons des associations ou encore les bibliothèques et conservatoires municipaux, soit un périmètre de près de cinq mille agents (lire ici). Il est désormais suivi par le syndicat de la petite enfance, également fort de plusieurs centaines d’adhérents, lequel vient d’annoncer sa désaffiliation de la CGT dans un communiqué édifiant.
Pour ces militantes des crèches et autres PMI « ce choix voté unanimement fait écho à des attaques répétées depuis plusieurs années du comité des syndicats CGT ville de Paris, soutenu par la fédération CGT des services publics parisiens » avec entre autres « la suppression, des mandats qui nous permettaient de faire vivre le syndicat de la petite enfance au quotidien, tenir une permanence, vous accompagner dans vos difficultés, assurer la trésorerie, l’organisation du syndicat et vous informer de l’actualité de la petite enfance » ou encore « la suppression de notre réseau d’information qui nous permettait d’envoyer des e-mails, tracts et appels à la grève ». Des méthodes pas très fluctuat voire carrément mergitur puisque, dans son communiqué, le syndicat de la petite enfance dénonce également « des actes d’intimidations permanents au sein de la Bourse du travail, insultes, moqueries, propos agressifs et actions de sabotages… » (lire ici).
Comme le syndicat PACS, celui de la petite enfance regroupe lui aussi plusieurs centaines d’adhérents et un périmètre de plus de six mille agents municipaux puisque, dans la capitale, on dénombre environ quatre cents crèches municipales et plusieurs centres de protection maternelle et infantile (PMI). Face à cette véritable hémorragie d’adhérents et de militants qui pourraient en amener d’autres à démissionner à court ou moyens terme vu le climat ambiant, il semble pour beaucoup d’observateurs que les méthodes de la fédération CGT des services publics pour éradiquer toute opposition soient plutôt une « victoire à la Pyrrhus » car les conditions semblent désormais réunies pour que la CGT perde Paris lors des prochaines élections professionnelles, alors qu’elle occupe la première place depuis des décennies. Du pur mergitur.