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25 / 04 / 2025 | 1471 vues
CFTC Worldline / Membre
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Déménagements (2/3) : vers moins de liens sociaux et plus d’écologie punitive

La CFTC Worldline fait le point sur les déménagements à Blois et Lyon. Ceci est le 2ème article d’une série de 3 sur les déménagements en cours chez Worldline.

1. Vers du présentiel contraint ?
2. Vers moins de liens sociaux et plus d’écologie punitive ?
3. Logique top-down, Impréparation et gaslighting – Comment réagir ? (A suivre)
 

Déménagement Blois : vers un effritement des liens entre salariés ?


D’un site de bureaux de 14 200m² (626 bureaux), Blois devient un site en Flex-office de seulement 270 bureaux, divisé entre 3 bâtiments distants de plusieurs centaines de mètres. En outre, le lieu de socialisation et le service très utilisé qu’était le Restaurant d’Entreprise du site de Blois-Vallée Maillard ne sera pas reconduit sur le nouveau site Blois-Copernic, du moins pendant les premières années.
 

Blois est le site français qui fait le plus de présentiel, et même le site européen le plus présentiel (à populations comparables) : le taux de présence y dépasse régulièrement les 50% (sur 25% des jours ouvrés), et même 60% (sur 5% des jours ouvrés). Or, le nouveau site n’offrira un taux de flex que de 0,60 … selon la direction, mais plutôt de 0,55 selon nos calculs ! Pour atteindre 0,60, avec 270 places pour 494 salariés présents au 28/02, il faudrait 44 départs non remplacés sur Blois ce qui paraît inatteignable.
 

La nouvelle politique immobilière vise à « Optimiser notre empreinte carbone » (un des 3 grands axes). Rappelons que l’entreprise s’est fixée dans le cadre de Trust 2025 l’objectif de réduire ses émissions et de neutraliser 100% des émissions CO2  (scopes 1, 2 et 3a … les déplacements des salariés font partie du scope 3a).


A Blois, le mode de déplacement ultra-majoritaire est la voiture (plutôt individuelle). Alors qu’on compte régulièrement 250 à 300 voitures sur le parking les mardis et jeudis, la direction n’offrira que 150 places de parking sur le nouveau site. La direction Real Estate n’a étrangement pas étudié la possibilité de faire construire un parking (les salariés du site lui ont appris qu’il y avait des terrains libres alentour). Les salariés en sont déjà à planifier des combines comme : « si j’arrive après toi et que je repars avant toi, je peux me garer derrière ta voiture en la bloquant ». Interrogée par les salariés blésois, la direction a redirigé vers les transports en commun et le covoiturage. Or, la desserte de Blois Copernic en transports en commun est modeste, et le déplacement à vélo est dangereux du fait du manque de pistes cyclables.


A la CFTC Worldline nous sommes depuis longtemps pour une transition écologique, mais cela se prépare et s’accompagne ! Ceci relève plutôt de “l’écologie punitive”, appliquée brutalement.
 

En résumé, l’attrait de venir sur site sera fortement diminué : devoir réserver son bureau, risquer de ne pas pouvoir garer son véhicule, se retrouver dans un open-space potentiellement bruyant (suivant les voisins sur qui on tombe), devoir gérer son repas de midi … En contradiction avec un des 3 grands objectifs que la nouvelle politique immobilière est sensée viser selon la Direction elle-même : « Améliorer l’expérience des salariés au travail ».
 

Ce déménagement du site de Blois est emblématique d’une application de la politique immobilière Corporate qui est faite sans tenir compte des spécificités locales des sites.
 

Déménagement Lyon : un simulacre de dialogue social
 

D’abord, un déménagement du site de Villeurbanne ne s’imposait pas : une réduction des locaux actuels semblait suffire ; le bail courait encore sur 3 ans. Cela aurait d’ailleurs permis plus d’économies car le loyer du futur site ne sera pas tellement plus modéré que l’ancien, malgré la réduction de surface, le prix au m² étant bien plus élevé. De plus cela aurait constitué un changement plus léger, après une année 2024 éprouvante pour les salariés.


Aucun salarié du site de Lyon n’a pris part à l’analyse des bâtiments envisagés, ni au choix du site. D’après des informations que nous avons eues en off, Marc-Henri Desportes a choisi le site personnellement (lorsqu’il était CEO par intérim).


Un « Comité de Pilotage » avait pourtant été monté, incluant des représentants des salariés et des managers ; mais ce Comité a été mis devant le fait accompli : la tour To-Lyon était déjà choisie. Impossible de négocier le choix du lieu, le nombre de m², le choix du Flex-Office… bref, les aspects stratégiques. L’appeler « Comité d’aménagement » aurait été plus correct.


Dans la continuité, la réunion d’information des salariés a été intitulée « Temps d’échanges », mais de nombreux salariés ont estimé qu’il s’agissait en réalité d’un “simulacre de dialogue” pour faire mine d’intégrer les salariés au projet. A noter que c’est seulement suite à cette réunion que la direction a commencé à collecter les besoins opérationnels (besoins projets, besoins du CSE, besoins individuels de certains salariés), dont certains auraient pu ne pas être couverts par un immeuble contraint par la norme IGH (Immeuble de Grande Hauteur) : postes de soudures, présence d’une bricothèque, …


Heureusement, une mauvaise méthode peut parfois aboutir à un résultat correct : le choix du bâtiment-cible que les salariés intègreront en novembre semble plus consensuel qu’à Blois. Le bâtiment situé à 2 pas de la gare et du centre commercial de la Part-Dieu a ses adeptes (usagers des transports en commun, des trains… et des magasins, bars et restaurants 😉). Les pertes sont bien réelles (Flex-Office, difficulté d’accès pour les automobilistes, temps de trajet rallongés pour les salariés de l’Est lyonnais), mais semblent plus raisonnables qu’à Blois.

Quelques bonnes nouvelles tout de même ?

A Blois les locaux de construction récente seront indubitablement mieux chauffés, moins vétustes. Sur tous les sites, les locaux CSE devraient être au moins aussi agréables et fonctionnels que ceux actuel, et suffisamment spacieux pour permettre de vrais moments de convivialité entre salariés. Le mobilier sera neuf (même s’il y a une crainte sur une réduction de la taille des bureaux en-dessous de la norme recommandée qui est de 120×80 cm minimum).

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