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08 / 12 / 2020 | 340 vues
Léo Martin / Membre
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Chantiers de désamiantage : un défi pour les entreprises spécialisées

Excellent isolant thermique, électrique et phonique et très bon marché de surcroît, l’amiante a massivement été utilisé dans l’industrie et la construction jusqu’à ce que ce que les pouvoirs publics se penchent sur sa nocivité. L’usage de l’amiante est interdit depuis 1997 mais des millions de tonnes en subsistent sur le territoire français. Une quantité faramineuse que des sociétés spécialisées s’ingénient à traiter pour éradiquer ce matériau si toxique.

 

Le désamiantage, un travail indispensable

 

Joints de tuyauterie, dalles de revêtement pour le sol, cloisons, faux-plafonds, couvertures de toitures, calorifugeage de canalisations et de chaudières pour limiter les déperditions de chaleur, enduits de maçonnerie etc. Pendant des décennies, l’amiante a été très largement employé dans la construction. À tel point que, même s’il est interdit depuis près d’un quart de siècle, il est encore présent partout. Usines, entrepôts, bureaux, gymnases, hôpitaux, écoles, immeubles d’habitation... La liste semble infinie. Au point que l’on estime que 20 millions de tonnes d’amiante sont encore présentes sur le territoire français. Cette présence a de quoi inquiéter lorsque l’on sait combien ce matériau est nocif pour la santé, notamment le rôle qu’il joue dans l’apparition de cancers graves, même vingt à quarante ans après le début de l’exposition. On comprend l’importance de l’éliminer le plus possible de nos environnements de travail et de nos lieux de vie. De nombreuses sociétés de désamiantage ont entrepris cette tâche il y a plusieurs années.

 

Des mesures de protection très strictes

 

Éradiquer l’amiante de nos vies ne s’improvise pas. Lorsque l’on sait que ses fibres (400 à 500 fois plus fines qu’un cheveu) sont invisibles dans les poussières et risquent donc d’être inhalées si aucune précaution n’est prise, on mesure la difficulté que représente un chantier de désamiantage, surtout si le bâtiment concerné est habité, s’il accueille du public ou s’il se situe dans une zone habitée. Afin d’écarter tout risque, pour les gens qui travaillent sur le chantier et pour les riverains, les sociétés de désamiantage sont donc tenues d'appliquer des mesures de protection très strictes : isolation et calfeutrement du lieu afin d’éviter la dispersion de l’amiante, système d’extraction d’air, sas de décontamination, douches, équipements de protection individuelle adaptés en fonction du niveau d’empoussièrement amianté

 

En outre, ces entreprises doivent régulièrement effectuer des prélèvements de l’air autour et sur le chantier. Ces procédures de sécurité tombent sous le sens étant donné le caractère sensible de ces opérations de désamiantage mais elles ne sont pourtant pas toujours mises en œuvre comme elles le devraient. « Sur les 2 000 entreprises qui désamiantent en France, je dirais que les deux tiers font leur travail correctement », alerte Didier Faure, qui a fondé un cabinet d’expertise et de conseil des entreprises pour le désamiantage. Certains faits semblent lui donner raison.

 

Des entreprises peu scrupuleuses ne respectent pas toujours les règles

 

En 2015, Daniel Couet (ancien patron de la société de désamiantage et de démolition CDEC à Bain-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine) a été condamné à un an de prison ferme et à 12 000 euros d’amende pour avoir enfoui 16 tonnes de gravats contenant de l’amiante au mépris de la règlementation en vigueur. Plus récemment, l’entreprise Démolition Amiante Qualité a été mise en cause après qu’un riverain de chantier à Arcueil (Val-de-Marne) a surpris deux personnes en train de détruire des plaques d’amiante à coups de marteau, sans se soucier de la poussière occasionnée.

 

Ces situations n’étonnent pas Cédric de Romanet (avocat spécialisé dans la santé au travail). « Les manquements sont très fréquents. Les chantiers de désamiantage coûtent cher », explique-t-il, évoquant notamment les pratiques de certains entrepreneurs qui n’hésitent pas à déclasser le niveau de risque de leurs chantiers pour s’éviter des mesures trop contraignantes et coûteuses à leurs yeux. Fort heureusement, ces agissements malhonnêtes ne concernent qu’une minorité de sociétés de désamiantage et ces dernières, pour la plupart, respectent scrupuleusement les obligations légales inhérentes à leur activité.

 

Sérieux et professionnalisme indispensables

 

Pour Antea Group (3 200 collaborateurs à travers le monde, dont 850 en France), il est hors de question de transiger avec les réglementations. Cette société internationale d’ingénierie et de conseil en environnement a notamment géré le désamiantage et la démolition des bâtiments de la Papeterie des Gaves à Orthez, dans les Pyrénées-Atlantiques en veillant scrupuleusement à la sécurité des intervenants sur le chantier, au respect de l’environnement, au retrait et au traitement des déchets contenant de l’amiante dans le respect des textes règlementaires.

 

Mais les grosses sociétés ne sont pas les seules à attacher de l’importance au travail bien fait. ETI de taille plus humaine qu’Antea Group, DI Environnement œuvre sur chacun de ses chantiers avec le sérieux et le professionnalisme qui s’imposent. Il faut dire qu’elle est loin d’être novice en la matière puisque cette entreprise familiale a effectué son premier désamiantage en 1995, alors que cette activité était encore inconnue, ou du moins pas encore réglementée en France. Aujourd’hui, DI Environnement est reconnue comme une entreprise leader dans ce domaine en France et à l’international. Elle conçoit et fabrique même son propre matériel pour intervenir sur les chantiers, notamment lorsqu’elle doit répondre à des problèmes spécifiques à certains de ses clients. Forte de plus de 400 collaborateurs spécialement formés à ce type d’interventions, l’entreprise réalise chaque année 600 chantiers de désamiantage et de dépollution, dans le respect des normes et règles de sécurité qui s’imposent bien sûr mais aussi avec le souci de bien faire et de s’adapter à chaque situation. En témoigne un système de gestion de la qualité mis en place par l’entreprise pour uniformiser ses processus tout en respectant ses nombreuses certifications.  

 

Chaque nouveau chantier est un défi à relever

 

Par exemple, DI Environnement n’a pas utilisé exactement les mêmes moyens pour mener à bien le désamiantage de l’usine OI Manufacturing à Gironcourt-sur-Vraine, celui du projet Tours Hermitage au cœur du quartier de la Défense ou celui des sous-marins nucléaires d’attaque Améthyste et, Emeraude. « Chaque chantier est unique et nous veillons à développer les bonnes technologies pour chacun d’entre eux. Ainsi, le travail sur les sous-marins a nécessité un niveau d’excellence sans égal avec des outils et équipements spécifiques. Nous avons miniaturisé la plupart de nos équipements, nos moyens de communication et avons pensé un système de ventilation adapté », confirme Julien Salinas, directeur des travaux de DI Environnement. « Nous avons pour objectif de toujours faire mieux en termes de sécurité, de la qualité de travail et des rendements », renchérit Hugo Rosati, son directeur général. Pour DI Environnement comme pour toutes les sociétés de désamiantage, entre les contraintes techniques, les règlementations à respecter et les besoins spécifiques du client, chaque nouveau chantier est un défi à relever.

 

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