Organisations
Parité en mutualité : une progression d’un point en un an
MutElles, le réseau des femmes en mutualité, créé fin mai 2016,vient de fêter sa première année d'existence. L'une de ses priorités est de faire progresser la parité dans les mutuelles.
Premier bilan avec sa présidente, Dominique Joseph, également secrétaire générale de la Mutualité Française.
Un an après la création de MutElles, quel constat tirez-vous de la parité hommes-femmes en mutualité ?
Je constate une progression du taux de féminisation dans les conseils d'administration : il est passé de 23 % en 2015 à 24 % en janvier 2017. Je note aussi que les femmes sont mieux représentées dans les mutuelles gérant des réalisations sanitaires et sociales, puisque ce taux est de 26 %, contre 22 % pour les mutuelles du livre 2, autrement dit celles ayant des activités d'assurance.
Nous évoluons donc mais sûrement trop lentement par rapport à l'objectif des 40 % à atteindre en 2021. Toutefois, je me félicite que certains groupes (comme Macif Mutualité, la MNT, la MGEN, la Smerep, le groupe Aesio, Harmonie mutuelle ou encore Intériale) se montrent très volontaires dans le développement de la parité et sont très proches, voire dépassent les 40 % de femmes dans leurs instances.
Quels sont les principaux freins à la progression de la parité ?
J'en identifie trois. Le premier est interne au mouvement mutualiste. La consolidation en cours du secteur réduit le périmètre de renouvellement car il y a moins d'instances et donc moins de postes d'administrateurs.
Le deuxième est d'ordre sociétal. Les structures traditionnelles de l'engagement traversent une crise profonde, qu'il s'agisse des syndicats, des mutuelles ou encore des partis politiques... Les femmes, comme les jeunes, doivent faire leur place au sein de gouvernances mutualistes, encore majoritairement composées d'hommes de plus de 50 ans.
Enfin, je qualifierais le dernier frein de psychologique. En effet, nous avons constaté qu'à compétences égales, les femmes ont davantage tendance à se poser des questions sur leur légitimité à devenir administratrice que les hommes.
Quelles sont les priorités du réseau MutElles aujourd'hui ?
Poursuivre l'objectif premier de MutElles, qui est de servir de levier à l'accélération de la parité dans les différentes instances des groupements mutualistes et de la fédération. Pour cela, il faut créer l'envie chez les femmes d'être présentes dans la gouvernance des mutuelles, ce que rend possible l'échange d'expériences via notre réseau. Une fois visibles, il leur est beaucoup plus facile d'être repérées. Si je devais donc donner un seul conseil aux femmes en Mutualité, c'est celui d'oser !
L'autre enjeu porte sur notre structuration organisationnelle. Il nous faudra encore être très présents et actifs sur le terrain, notamment pour développer un maillage territorial consistant. Il est indispensable d'avoir des relais dans toutes les régions, pas seulement en Bourgogne-Franche-Comté ou en Pays-de-la-Loire, deux de nos unions régionales les plus actives.
Enfin, la question de la place des hommes dans notre réseau se pose. Pour le moment, nous avons des promoteurs ou sponsors masculins mais l'adhésion est ouverte aux femmes exclusivement. Nous réfléchissons donc à faire de MutElles un espace plus ouvert aux hommes car nous nous sommes rendu compte que le côté exclusif de notre réseau peut parfois être un frein à sa promotion et son portage dans certaines mutuelles.
Nous envisageons donc de structurer un cercle des amis de MutElles. En tant que présidente de MutElles, j'irai même jusqu'à penser que nous pourrions ouvrir l'adhésion aux hommes, tout en préservant des moments d'échange exclusifs entre femmes.
MutElles compte actuellement 250 adhérentes. En un an, ce réseau des femmes en mutualité a organisé quatre conférences grand public et une quinzaine de manifestations à destination de ses adhérentes (ateliers, after-work, petits-déjeuners), à Paris et en province. Par ailleurs, sa présidente, Dominique Joseph, a fait partie de la commission chargée de l'élaboration du rapport « Égalité entre hommes et femmes dans l'ESS », publié en février 2017 par le Conseil supérieur de l'économie sociale et solidaire.
Premier bilan avec sa présidente, Dominique Joseph, également secrétaire générale de la Mutualité Française.
Un an après la création de MutElles, quel constat tirez-vous de la parité hommes-femmes en mutualité ?
Je constate une progression du taux de féminisation dans les conseils d'administration : il est passé de 23 % en 2015 à 24 % en janvier 2017. Je note aussi que les femmes sont mieux représentées dans les mutuelles gérant des réalisations sanitaires et sociales, puisque ce taux est de 26 %, contre 22 % pour les mutuelles du livre 2, autrement dit celles ayant des activités d'assurance.
Nous évoluons donc mais sûrement trop lentement par rapport à l'objectif des 40 % à atteindre en 2021. Toutefois, je me félicite que certains groupes (comme Macif Mutualité, la MNT, la MGEN, la Smerep, le groupe Aesio, Harmonie mutuelle ou encore Intériale) se montrent très volontaires dans le développement de la parité et sont très proches, voire dépassent les 40 % de femmes dans leurs instances.
Quels sont les principaux freins à la progression de la parité ?
J'en identifie trois. Le premier est interne au mouvement mutualiste. La consolidation en cours du secteur réduit le périmètre de renouvellement car il y a moins d'instances et donc moins de postes d'administrateurs.
Le deuxième est d'ordre sociétal. Les structures traditionnelles de l'engagement traversent une crise profonde, qu'il s'agisse des syndicats, des mutuelles ou encore des partis politiques... Les femmes, comme les jeunes, doivent faire leur place au sein de gouvernances mutualistes, encore majoritairement composées d'hommes de plus de 50 ans.
Enfin, je qualifierais le dernier frein de psychologique. En effet, nous avons constaté qu'à compétences égales, les femmes ont davantage tendance à se poser des questions sur leur légitimité à devenir administratrice que les hommes.
Quelles sont les priorités du réseau MutElles aujourd'hui ?
Poursuivre l'objectif premier de MutElles, qui est de servir de levier à l'accélération de la parité dans les différentes instances des groupements mutualistes et de la fédération. Pour cela, il faut créer l'envie chez les femmes d'être présentes dans la gouvernance des mutuelles, ce que rend possible l'échange d'expériences via notre réseau. Une fois visibles, il leur est beaucoup plus facile d'être repérées. Si je devais donc donner un seul conseil aux femmes en Mutualité, c'est celui d'oser !
L'autre enjeu porte sur notre structuration organisationnelle. Il nous faudra encore être très présents et actifs sur le terrain, notamment pour développer un maillage territorial consistant. Il est indispensable d'avoir des relais dans toutes les régions, pas seulement en Bourgogne-Franche-Comté ou en Pays-de-la-Loire, deux de nos unions régionales les plus actives.
Enfin, la question de la place des hommes dans notre réseau se pose. Pour le moment, nous avons des promoteurs ou sponsors masculins mais l'adhésion est ouverte aux femmes exclusivement. Nous réfléchissons donc à faire de MutElles un espace plus ouvert aux hommes car nous nous sommes rendu compte que le côté exclusif de notre réseau peut parfois être un frein à sa promotion et son portage dans certaines mutuelles.
Nous envisageons donc de structurer un cercle des amis de MutElles. En tant que présidente de MutElles, j'irai même jusqu'à penser que nous pourrions ouvrir l'adhésion aux hommes, tout en préservant des moments d'échange exclusifs entre femmes.
MutElles compte actuellement 250 adhérentes. En un an, ce réseau des femmes en mutualité a organisé quatre conférences grand public et une quinzaine de manifestations à destination de ses adhérentes (ateliers, after-work, petits-déjeuners), à Paris et en province. Par ailleurs, sa présidente, Dominique Joseph, a fait partie de la commission chargée de l'élaboration du rapport « Égalité entre hommes et femmes dans l'ESS », publié en février 2017 par le Conseil supérieur de l'économie sociale et solidaire.
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