Organisations
Les fonctions RH doivent évoluer
Je partage assez l’analyse de Peter Walmsley, DRH de RH Acces, paru dans Enjeux Les Echos du 8 octobre dernier. Dans une situation de crise telle que nous la connaissons aujourd’hui, les DRH doivent avoir une vision plus large de leur fonction. Cette vision nécessite aussi une meilleure compréhension des attentes et besoins des salariés. Effectivement, les jeunes sont moins attachés à l’entreprise que leurs aînés. Ils sont la génération zapping (attente de nouveautés, de résultats immédiats, de changements…), cependant, ils sont aussi réceptifs à une certaine sécurité et à un certain confort résultant d’une histoire sociologique dénuée de conflits depuis plus de 40 ans. Cette situation devrait obliger les DRH à plus d’attention envers les jeunes cadres, leur proposer de vraies possibilités d’évolutions de carrière et des services facilitant leur vie au quotidien. N’a-t-on pas envie de rester dans une entreprise où l’on se sent bien, avec de réelles perspectives professionnelles encouragées par des formations adaptées, tant aux attentes de l’entreprise qu’aux besoins d’évolutions personnels des individus ?Concernant les seniors, il a faut que l’Etat légifère pour que les entreprises prennent enfin conscience qu’il existe en leur sein un véritable capital humain souvent inexploité. Les DRH ont une grande part de responsabilité en ce domaine. Il est vrai que faciliter le départ des plus anciens est certainement un très bon moyen de réduire la masse salariale et démontrer une efficacité de la fonction RH. Cependant, avec le départ des seniors des entreprises, on a facilité la disparition de la culture des entreprises (celle qui pourrait servir aujourd’hui à fidéliser les jeunes talents) et on s’est privé de savoir-faire et de compétences. Les DRH vont avoir à réapprendre à travailler avec les seniors, comprendre leurs fonctionnements, leurs attentes, leurs besoins et les leviers de leurs motivations afin de les rendre opérationnels le plus longtemps possible, et surtout, leur donner envie de s’investir dans l’entreprise plus longtemps. Les DRH vont devoir faire preuve de beaucoup de psychologie, de réflexion et d’empathie pour ce nouveau défi dont les résultats ne se traduiront pas immédiatement dans les comptes de résultats.
Les DRH vont être effectivement de plus en plus au cœur du changement des entreprises et du changement des relations sociales induites par les nouvelles réformes. Ils leur restent certainement à développer une nouvelle stratégie sociale au service de la stratégie de l’entreprise. Un beau challenge à relever.
Serge LANTEAUMEPas encore de commentaires