Le 27 janvier dernier, la première promotion du parcours certifiant « management des hommes et des projets » pour cadres d’entreprise s’est ouverte dans les locaux de Sciences-Po. Vingt-deux cadres sélectionnés dans plusieurs sociétés du Syndicat national des sociétés d'assistance) SNSA vont parfaire leur culture d’entreprise et leur capacité à « accompagner le changement ».

Formation « executive » créée avec Sciences-Po à la demande de l’assemblée générale du SNSA, ce certificat « parcours managérial d’hommes et de projets » est présenté comme le pendant de la certification « culture économique et sociale » créée en 2009 à l’intention des syndicalistes d’entreprises de la branche pour compléter leurs connaissances des mécanismes économiques, financiers et sociaux. Le dispositif de formation est le même : 13 jours d’ateliers étalés sur six mois, de janvier à juin, ponctués par la soutenance d’un mémoire individuel en septembre, au sujet librement choisi.

Le prestige d’être étudiant à Sciences-Po

Pour chaque promotion, les sociétés adhérentes du syndicat peuvent proposer à leurs cadres les plus prometteurs d’intégrer cette formation. Les volontaires soumettent leur candidature et la sélection se fait ensuite « autant sur la motivation que sur la capacité présumée du cadre à pouvoir suivre jusqu’au bout la formation », explique Catherine Hénaff, secrétaire générale du SNSA, signataire de la convention avec Sciences-Po. « Les profils de cette première promotion sont très divers : nous avons des opérationnels, des financiers ou encore des médecins, venant chercher un complément de connaissances dans cette formation ».

Un programme orienté sur la « conduite du changement »

Si l’idée de pouvoir dire un jour qu’« ils ont fait Sciences-Po » les attire incontestablement, ces managers d’hommes ou de projets voient l’occasion d’accroître leur culture générale et de mieux maîtriser les mécanismes de fonctionnement d’une entreprise, de la finance aux relations sociales. Ils se retrouvent aussi à 22 managers travaillant dans le même secteur d’activité, pouvant ainsi confronter leur vision du travail et leurs projets. Le programme, découpé en sessions de deux ou trois jours, aborde plusieurs thèmes chacun déroulé sur une journée : des fondamentaux du numérique à la théorie des organisations, en passant par les accords de branche comparés aux accords d’entreprise, la gestion des risques, les techniques de management et la communication. Autant de sujets que l’on pourrait craindre d’être traités superficiellement. « Il est vrai qu’à la vue du programme « théorie des organisations » ou « histoire du syndicalisme », nous nous attendions à un cours magistral. Mais nous n’avons pas été déçus », affirme Patricia Lefrant, 46 ans, responsable marketing chez Europ Assistance. « Le fil conducteur de la formation est la conduite du changement : nos sociétés sont en train de se modifier et notre rôle de manager avec. Chaque journée est élaborée pour nous aider à comprendre ces évolutions et nous donner des pistes pour nous y adapter ».

Reconnaissance de parcours

Qu’attendre à l’issue de ce parcours de six mois, pris en charge par leur employeur, soit près de 4 000 euros par personne ? « Il n’était pas question de financer ce cursus exceptionnel en pénalisant l’accès à la formation d’autres salariés », explique Catherine Hénaff. « Nous avons donc alloué une enveloppe supplémentaire consacrée à cette certification », un moyen de s’attacher les services des meilleurs managers. Des cadres qui en sont d’ailleurs conscients et honorés. « Une formation à Sciences-Po, c’est une proposition que l’on ne peut pas refuser », estiment les salariés sélectionnés sur le volet. « Donner l’occasion à certains cadres de suivre cette formation, c’est un signe fort qui leur est donné pour les pousser à évoluer » confirme Patricia Lefrant, reconnaissante.