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30 / 03 / 2010
Jacky Lesueur / Abonné
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Le problème des chômeurs en fin de droits reste entier

Quand il n’annonce pas prématurément une baisse du chômage, le gouvernement en relativise la hausse. En février, le nombre d'inscrits à Pôle Emploi est « en très légère hausse », mais« en stabilisation (…) en décembre on a eu une toute petite hausse ; en janvier on eu une hausse un peu plus soutenue », a ainsi déclaré mercredi la Ministre de l'Économie et de l'Emploi, Christine Lagarde.

Pour elle, « le marché de l'emploi est en train de s'améliorer même s'il n'est pas encore sorti d'une période de crise ». Encore une fois, sa communication s’est limitée au total de la seule catégorie A (chômeurs n’ayant eu aucune activité dans le mois).

Dans cette catégorie, le nombre de demandeurs d’emploi a en effet progressé de 3 300 personnes le mois dernier, soit une hausse de 0,1 % à 2 667 900 (+12,8 % sur un an). Il n’en reste pas moins que, d'une manière générale, en comptant les catégories B et C, c'est-à-dire les demandeurs d'emploi exerçant une activité partielle, la hausse en février est de 0,2 % soit 7 800 chômeurs de plus. Dès lors, le nombre de salariés privés d'emploi à temps plein s’est établi fin février à 3 872 900 en France métropolitaine (4 112 100, en y ajoutant les départements d’outre-mer).

Les plus de 50 ans demeurent par ailleurs les principales victimes : +1,5 % en catégorie A +1,2 % en catégories A, B et C (+20,3 % sur un an). Quant aux catégories D et E, qui enregistrent les chômeurs en formation, congés de reclassement, maladie ou contrats aidés pour la dernière catégorie, elles ont grimpé de 3,1 %, chacune sur un mois, et respectivement de 31,2 % et 32,4 % sur un an.

Les chiffres font également apparaître une forte hausse du chômage de longue durée. Le nombre d’inscrits depuis plus d'un an a ainsi augmenté de 2,4 % (+30,4 % sur un an). La hausse a même atteint 2,7 % sur un mois (+41 % sur un an) pour les chômeurs dont la durée d'inscription à Pôle Emploi est comprise entre un et deux ans. Ce qui repose la question criante des chômeurs en fin de droits.

« Nous avons fait le choix de ne laisser personne sur le bord de la route. Tout ce qui pouvait être mis en œuvre pour protéger des effets du chômage a été entrepris », a répété mercredi le chef de l'État, Nicolas Sarkozy, mais sans parler de ces centaines de milliers de chômeurs (près de 700 000) qui risquent de se retrouver très rapidement sans ressources.

Ces jours-ci, lors d’une réunion à Bercy avec les syndicats, le gouvernement a indiqué qu’il voulait développer les contrats aidés et les formations rémunérées pour les fins de droits…En piochant dans les caisses de l’Unedic.

La confédération FO a répondu qu’elle s’y opposerait car les fonds de l’assurance chômage n’ont pas à financer des contrats aidés. Pour FO, c’est à l’État d’assumer ses responsabilités et le gouvernement doit maintenant cesser de tergiverser en réglant très vite le problème des fins de droits. Une nouvelle réunion est prévue la semaine prochaine. Les syndicats espèrent qu’elle sera enfin productive.

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