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12 / 10 / 2010 | 342 vues
Sylvain Thibon / Membre
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i>Télé : des horaires de travail déments pour les journalistes de province

Des journées, des semaines de travail de folie pour les JRI (journalistes reporters d'image) de province : c’est à Canal+ et ça se passe aujourd’hui.

Il s'agit de 22 heures de travail sans discontinuer, ou comment faire 3 jours en un : c'est possible et c'est à i>Télé. Oui, mais c'est en province, alors...

En moyenne, les journalistes de province enchaînent des journées extrêmement longues de 10h, 12h ou 14h et parfois plus, pendant 9 à 12 jours sans discontinuer.

  • Depuis des mois, la situation se dégrade sans que la direction de i>Télé ou la DRH ne prennent en considération nos préoccupations, nos questions et nos revendications. Des mois et des mois de remontées, d’échanges et de discussions sans résultats. Alors ça suffit !

Certains de ces journalistes prennent parfois quelques congés... Alors,pendant ces périodes, le binôme de région prend en charge la totalité du temps de travail de son collègue absent, et couvre la semaine... et les week-ends d'astreinte ! Car pas une absence n'est tolérée. Si le deuxième JRI est absent pour congés, maladie ou autre, il faut se débrouiller, mais l'antenne doit être assurée.

Comme exemple d'organisation du temps de travail, cela peut donner :

  • un week-end « d'astreinte » très souvent travaillé,
  • une semaine « normale », se traduisant par des journées très, très longues,
  • un second week-end « d'astreinte » du collègue qui a réussi à s’échapper de cet enfer,
  • et pour conclure, une semaine « normale », c'est-à-dire de très longues journées normales...

Et comme la chaîne investit de plus en plus dans le sport et notamment le foot le week-end, les astreintes se passent sur les terrains de foot.

Par conséquent, pour le week-end, des amplitudes de travail comme ci-dessous sont courantes :

  • samedi 9h00-13h30, puis dimanche 6h30-14h00.

Le rythme infernal s'enchaîne avec des interventions à l'antenne le matin, l'après midi, puis tard le soir, et enfin souvent une reprise dès le lendemain matin pour les matinales.

Et mon 3 tonnes ? T’en prends soin… hein!

Le JRI est aussi conducteur de son « VS », le fameux véhicule satellitaire de 3 tonnes, qu’il doit conduire jour et nuit…

Le journaliste doit aussi conduire en solitaire, et parfois en pleine nuit, pour couvrir des événements souvent sensibles ou des alertes météos, alors qu'il peut n'avoir dormi que... deux heures ! Certes, les nuits d'hôtels ne sont pas refusées, mais encore faut-il avoir le temps de dormir.

  • Dans les cas cités, il n'est pas rare de voir des journalistes enchainer 2, 3 voire 4 semaines de travail sans discontinuer, samedis et dimanches compris. Et ce, sans compter les astreintes qui ne sont pas rémunérées, alors que nous revendiquons depuis 2 ans l'ouverture d'une négociation sur ce sujet. Et que peut être… en fin d'année 2010... ?


Et ce n'est pas encore suffisant.

La rédaction parisienne peut exiger de ces journalistes « d'intensifier leurs efforts », pour la matinale par exemple. Des duplex dès 6h00 du matin, et tout au long de la journée, avec parfois une fin de journée après minuit et un dernier duplex vers 23h30. Voilà le quotidien de nos journalistes de province !


Ces mêmes journalistes seront, bien sûr, à l'antenne, les traits tirés pour assurer les duplex à répétition. Ne pas oublier la trousse de maquillage !

Tu fermes à quelle heure ?

 

  • Le nodal de Paris (centre de réception des images tournées en province) ferme à 0h30. Mais certains sujets sont terminés beaucoup plus tard. Or, ces sujets doivent êtres envoyés pour la matinale du lendemain... Par conséquent, le journaliste qui termine son montage à 1h00 ou 2h00 du matin doit se lever à 5h00 pour l'expédier à Paris pour l'ouverture du nodal.


Bien sûr, le journaliste est évidemment frais et dispo pour une nouvelle journée de 15 heures de travail.

Malgré nos remontées auprès des directions concernées depuis des mois, rien ne change, loin de là !


Il arrive que certains journalistes ne dorment pas plus de 3 heures par nuit pour pouvoir remplir leurs multiples missions fixées depuis Paris. Il arrive que ces mêmes journalistes travaillent trois semaines sans discontinuer, samedis et dimanches compris et sans avoir avant longtemps, la possibilité de récupérer, et encore moins de se faire rémunérer les horaires en dépassement.

Pas le temps de déjeuner ou de dîner « Mais enfin c'est un argument futile... » : réponse de la rédaction parisienne aux journalistes concernés.

  • Toutes les chaînes d'infos disposent de « relèves » disponibles sur place ou à Paris, pour pallier à ce besoin de disponibilité quasi permanente… y compris BFM TV.


Chez nous, c'est non, malgré plus de 120 cartes de presse, la relève est impossible, débrouillez-vous !

Le Code du Travail n'est pas respecté, les 11 heures de repos obligatoires entre chaque vacation ne sont plus qu'un vague souvenir. Les journées de travail qui ne peuvent qu'exceptionnellement excéder 10 heures deviennent en fait interminables : 10, 12 ou encore 15 heures. Les week-ends sont passés sur le terrain, caméra à l'épaule...

Ce n’est pas ainsi que le climat va se détendre. Il est d’ailleurs révélateur qu'i>Télé fasse partie des services ou le taux de participation à l’enquête d’engagement fut le plus faible… Cherchez l’erreur !

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