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12 / 11 / 2008 | 3 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Glissement sociétal des rapports annuels

"Le reporting social distillé dans les rapports annuels est de plus en plus opportuniste. Les directions sélectionnent les sujets  qu'elles veulent développer et font l'impasse sur les plus sensibles. Ces rapports ressemblent de plus en plus à des supports de communication", estime Hughes Bertrand, du département études du groupe Alpha qui conduit depuis maintenant six ans son analyse des rapports annuels avec classement à la clé.

Sur 36 entreprises du CAC 40, seules 9 renseignent tous les indicateurs de la loi NRE (Alsthom, EDF, Essilor, Michelin, PPR, PSA, Société Générale, Veolia, Vinci). Ces "bons élèves" ne progressent en revanche pas sur le plan de la qualité des informations. Il ne suffit pas en effet de coller des données sur chaque indicateur, encore faut-il leur donner du sens. Pour la première fois, 50% des entreprises du panel présentent une qualité des informations notée juste au dessus de la moyenne. Tandis que l’étude d'Alpha porte exclusivement sur les données sociales, celle conduite simultanément par le CFIE (Centre Français d'Informations sur les Entreprises) conjugue la prise en compte des données sociales et environnementales sur un panel de 66 entreprises. Des approches complémentaires.

Le reporting environnemental tire la notation vers le haut

L'étude du CFIE constate que le reporting environnemental tire la notation vers le haut. Veolia Environnement, Accor ou encore Areva sont les mieux classées sur le registre du seul volet environnemental. Le glissement sociétal des rapports annuels se caractérise d'ailleurs par les tribunes de plus en plus accordés à des représentants d'ONG. "Dans le même temps, il y a de moins en moins de place pour les témoignages des représentants syndicaux", souligne Hughes Bertrand qui concède que les organisations syndicales ne mettent pas une pression particulière pour contribuer à améliorer la qualité des informations sociales publiées dans les rapports annuels. Les associations représentants la société civile comme le CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement), Sherpa, Greenpeace, Amnesty International sont d'ailleurs en première ligne au niveau du forum citoyen pour la responsabilité sociale des entreprises au côté de la CFDT et de la CGT.

Au rang des "mauvais élèves", qui s'en soucient manifestement guère, on retrouve Cap Gemini, Bouygues ou encore Air Liquide. Sur les 16 entreprises dont les rapports sont classés " mauvais " tant du côté de l'étude Alpha que de celle du CFIE, seules deux (Air Liquide, Imérys) ont accepté de s'expliquer sur leur mauvais classement.

  • " Quand la communication cannibalise l’information extra financière " - Retrouvez le decryptage complet sur les différentes tentatives de normalisation du reporting extra-financier qui s'accomodent avec difficultés d'un poids croissant des stratégies de communication (accès réservé aux abonnées et aux membres inscrits en période découverte). 
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