Direct 8 dans Canal+, c’est pour aujourd’hui
C’est aujourd’hui que le CSA devrait enfin rendre son verdict sur le rapprochement des activités Bolloré Direct 8 et Direct Star avec Canal+. Après l’autorité de la concurrence, le CSA devrait fixer les règles d’exploitation de ces chaînes.
Dès que le CSA aura rendu sa sentence et formulé ses injonctions, le processus d’intégration pourra prendre son envol. C’est alors que tout débute pour nous avec l’ouverture du volet social de cette affaire. L’intégration des centaines de salariés du groupe Bolloré fera l’objet de toute notre attention.
- Plusieurs scénarios sont envisageables, un seul à notre préférence.
Canal+ regroupe dans une unité économique et sociale la majeure partie de ses activités, Studio Canal, Canal+ distribution, multithématiques, la chaîne Canal+, i>Télé etc.
Les 3 500 salariés regroupés dans cette unité bénéficient des mêmes droits sociaux, ceux attachés à la convention collective interne, mais aussi des accords négociés par les partenaires sociaux de Canal+ depuis l’origine de l’UES. C’est un gage de sécurité juridique, c’est aussi le moyen de faire bénéficier l’ensemble des salariés des bienfaits de la collectivité…
Le régime particulier de la régie pub…
Les salariés d’Intermédia (régie publicitaire du groupe Bolloré) vont intégrer directement l’UES. En effet, Canal+ absorbe la partie consacrée à la gestion de la pub pour les chaînes reprises, le reste de l’activité reste attaché au groupe Bolloré. Les salariés d’Intermédia intégreront automatiquement l’UES Canal+. Les questions sociales restent malgré tout prégnantes : nature des transferts, organisation cible, accompagnement et formation des salariés... Voilà quelques-uns des chantiers ouverts et qui vont le rester de longs mois.
Pour les salariés de Direct 8 et Direct Star, les choses se présentent différemment...
Ces sociétés peuvent en effet continuer à vivre leur vie en toute indépendance sociale. C’est une éventualité envisageable mais peu réaliste car les activités du pôle clair ne sauraient être indépendantes du reste des activités du groupe. Éditorial, techniques, services généraux, DRH… L’ensemble de ces activités vont être contrôlées par la direction de Canal+ au même titre que les autres activités. Imagine-t-on i>Télé, partie intégrante de l’UES Canal+ en relation permanente avec les chaînes D8 et DS et qui resteraient en dehors du périmètre ? Peu réaliste…
Cette situation, si elle perdurait, pourrait rapidement devenir intenable.
- Nous ne sommes pas dans cette configuration puisque notre direction s’est engagée sur cette intégration d’ici quelques mois. Exit donc la question de l’entrée dans l’UES. Elle aura lieu.
Ce qui pose problème : le calendrier
Aucun calendrier intermédiaire n’a encore été défini. Dans ce type d’affaire, la clarté doit toujours l’emporter. Malheureusement, ces dernières années ont vu de nombreux dossiers traités dans la nébuleuse RH. Le dernier en date concerne la société Cuisine TV, intégrée dans l’UES par la réalisation d’un « TUP » ou transfert universel de patrimoine. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette opération d’intégration au sein de l’UES menée depuis des mois en catimini au 7ème étage du siège de Canal+ revêt tous les ingrédients d’un vaudeville social de mauvais goût. Résultat : des salariés inquiets ou mécontents, des syndicats grugés, une détérioration nouvelle du climat de confiance qui n’avait pas besoin de cela, une opacité de mauvais aloi… Il aurait été si simple d’effectuer ces opérations dans la clarté. Mais non. D’abord le clientélisme, la décision unilatérale… C’est une méthode. Nous en préférons d’autres.
- Notre syndicat souhaite éviter ces dérives pour l’intégration des salariés de Bolloré.
Pour cela, il n’existe qu’une solution : la table ronde, l’échange, la discussion. L’expression de l’ensemble des partenaires sociaux, la fixation d’un calendrier, le cadrage de l’intégration sur le moyen et le long termes, des impératifs incontournables si l’on veut réussir avec succès cette intégration.
Notre ambition est d'éviter les drames individuels et collectifs par une appréhension globale et transparente des problématiques sociales. Nous l’avions vécu pour l’intégration de TPS, il n’y a aucune raison que nous ne parvenions pas à un accord. C’est l’enjeu des discussions qui vont s’ouvrir avec les partenaires sociaux des deux entreprises.
C’est l’intérêt de tous que d’éviter les crispations sociales en cette période particulièrement sensible. Nous y travaillons sans relâche, mais le succès de ces entreprises suppose un dialogue respectueux. Tout un programme...