Participatif
ACCÈS PUBLIC
11 / 02 / 2013 | 29 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
Articles : 4189
Inscrit(e) le 16 / 11 / 2007

Dématérialisation : le risque de banalisation du titre restaurant

Moneo-Resto (par carte) et RestoFlash (par mobile) sont les deux premiers à avoir officialisé leur lancement sur le marché de la dématérialisation du titre-restaurant à l’automne 2012, sans attendre la moindre autorisation. Dans le décret de 1977, rien n’interdit en effet la dématérialisation... Reste que les quatre émetteurs historiques (Edenred, groupe Chèque-Déjeuner, Sodexo, Natixis Intertitres) sont dans les starting-blocks pour dégainer leur carte (ce qu’ils font déjà à l’international).

  • Dès mars 2012, ils ont ainsi créé Conecs, une société commune visant à mutualiser l’architecture informatique.

Depuis décembre 2012, l’heure est à la concertation sous la houlette de la DGCCRF entre les nouveaux entrants et les parties prenantes de la CNTR (commission nationale du titre-restaurant) où siègent les émetteurs dits historiques, les employeurs qui contribuent au minimum à 50 % du titre-restaurant, les syndicats de salariés et les commerçant autorisés à accepter les titres.

  • Objectif : borner les usages du titre dématérialisé. Car c’est encore le décret de 1977 qui fixe les conditions d’utilisation d’un « titre spécial de paiement » en nombre, heure, jour et lieu pour justifier plus de 800 millions d'exonérations de cotisations sociales en 2012.


Abonnez-vous pour retrouver notre décryptage sur les enjeux de la dématérialisation du titre restaurant pour les émetteurs, les salariés et les comités d’entreprise.

Sur la question du nombre maximum de titres utilisables lors d’un repas quotidien, tous les émetteurs semblent s’accorder sur une limite à deux. Moneo-Resto mentionne clairement la limitation du nombre des titres quotidiens sur son site, tandis que RestoFlash se contente d’un message plus flou : « Au moment de payer, sélectionnez le nombre de titres souhaités dans l’application puis présentez votre mobile au restaurateur ».

  • Deux acteurs qui, à la différence des quatre historiques, ne mentionnent pas que l’utilisation de leur solution est bloquée (sauf exception) le dimanche et les jours fériés.
  • Les six émetteurs s’accordent en revanche pour faire l’impasse sur la restriction géographique pourtant à l’affiche du site de la CNTR, qui limite l’utilisation du titre au « département du lieu de travail et des départements limitrophes ».

Par carte à puce ou par téléphone, la dématérialisation des titres sera-t-elle l’occasion d’appliquer strictement les règles du décret de 1977 ou au contraire de l’alléger au risque d’une banalisation ?

  • Entre 2010 et 2011, le nombre de refus retournés par la CNTR à des établissements (principalement des chambres d’hôtes ou des centres de vacances) souhaitant accepter et surtout se faire rembourser les titres est passé de 804 à 2031.
Pas encore de commentaires