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08 / 12 / 2023 | 170 vues
Laurent Rescanieres / Membre
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Le dépeçage du groupe Casino se confirme

Croulant sous sa dette, le groupe Casino est dans la tourmente depuis des mois. Depuis l’annonce de la restructuration de l’endettement du groupe Casino et le changement d’actionnariat qui verra le consortium emmené par M. Kretinsky prendre les rênes du groupe au premier semestre 2024, les salariés subissent les annonces anxiogènes par voie de presse.


La dernière en date, l’ouverture à la vente des magasins Casino aux concurrents Auchan et Intermarché, laisse planer le doute sur l’avenir de l’enseigne et fait craindre aux salariés un véritable dépeçage du groupe. Qu’en sera-t-il de l’avenir des magasins, des entrepôts et des sièges ?

 

Après une première journée de mobilisation réussie le 5 décembre 2023, les cinq organisations représentatives du personnel (FO, CGT, CFDT, UNSA, CFE-CGC) ont  été reçues, ce jeudi 7 décembre 2023 à Paris, par des membres du COMEX et deux représentants du consortium : Philippe Palazzi et Denis Olivennes

 

La Direction et le consortium ont confirmé avoir reçu des marques d’intérêts de plusieurs acteurs de la grande distribution, qui doivent se transformer en offre ferme avant le 20 décembre 2023.

 

Le consortium a annoncé ne plus pouvoir respecter son plan initial de juillet 2023. Il confirme soutenir la volonté du groupe Casino de vendre la totalité des hypermarchés et des supermarchés. (*) Ceci engendrera forcément une casse sociale sans précédent sur les sièges et la logistique, ainsi que des dégradations des conditions de travail dans les magasins. Pour les gérants, l’ensemble du parc sera franchisé. Il a été acté des rencontres régulières, entre l’Intersyndicale  et le consortium. Un autre rendez-vous est prévu le 19 décembre à Saint-Etienne. Toutes les mobilisations pourront être envisagées afin qu’ils soient respectés et entendus.

 

La FGTA-FO dénonce le manque de loyauté  des repreneurs qui s’étaient pourtant engagés à préserver les sièges et un noyau dur de magasins intégrés. notre fédération  devrait  très prochainement être reçue par Bruno Le Maire pour défendre les intérêts des 50 000 salariés qui sont concernés par ce  démantèlement en comptant les filiales Monoprix, Franprix, Cdiscount et Naturalia.

 

(*) NDLR: le groupe Casino c'est  plus de 300 hypermarchés et supermarchés. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_Casino

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 Elie Hiesse...Journaliste à L’inFO militante vient de faire le point à l'issue de la mobilisation du 14 décembre..

 

Quelque 200 salariés ont manifesté, jeudi 14 décembre, devant l’un des sièges du groupe Casino à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), pour exiger de réelles garanties sur l’emploi. Au lendemain d’une rencontre avec le CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle), qui a encore confirmé la mise en vente de la totalité des supermarchés et hypermarchés Casino, le premier syndicat du groupe maintient la pression. Le SNTA-FO Casino et la FGTA-FO ont obtenu un rendez-vous à Matignon le 19 décembre.

Alors que le calendrier de la restructuration du groupe Casino s’accélère, que le risque d’un démantèlement est avéré avec la mise en vente de la totalité des magasins sous enseigne Casino, FO maintient la pression au plus haut, pour défendre les intérêts des 500 00 salariés au total concernés en France, en comptant les filiales Monoprix, Franprix, Cdiscount et Naturalia. Mardi 14 décembre, à l’appel du SNTA-FO Casino, première organisation syndicale du groupe (avec 41% de représentativité) et de la FGTA-FO, quelque 200 salariés et militants se sont mobilisés et ont convergé vers l’un des sièges de Casino, situé à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), pour dire leur refus du démantèlement et exiger de réelles garanties sur l’emploi. Toute la matinée, ils ont clamé leur détermination à les obtenir.

La manifestation devant le siège n’est pas passée inaperçue.

FO reçue à Matignon le 19 décembre

Ainsi que l’a réaffirmé Nathalie Devienne, secrétaire générale du SNTA-FO Casino, lors de la conférence de presse organisée devant le siège, c’est non au dépeçage du groupe intégré !. L’implosion annoncée de Casino va faire exploser tout l’environnement du commerce. Nous continuerons à nous battre pour défendre l’emploi dans les négociations, a martelé la militante. Les financiers ne regardent que les comptes. Mais sans salarié, il n’y a pas de magasin ! Ils doivent être les premiers à être pris en compte dans la restructuration, et nous ferons tout pour qu’ils le soient, a renchéri Angélique Bruneau, secrétaire générale adjointe de la FGTA-FO. La fédération était venue en force, représentée par son secrétaire général Laurent Rescanières, ainsi que la quasi-totalité des secrétaires fédéraux.

Laurent Rescanières a confirmé que la FGTA-FO et le SNTA-FO seraient reçus le 19 décembre à Matignon par les conseillers économiques de la Première ministre et du Président de la République. Nous frappons à toutes les portes, pour que la pression soit mise sur les repreneurs. Ils ne considèrent la restructuration que comme une affaire économique. Nous exigeons l’ouverture de négociations sur de véritables clauses sociales, qui garantissent les droits de tous les salariés et sanctuarisent des moyens pour les accompagner dans cette restructuration, a expliqué le militant.

Des méthodes de bandit !

La FGTA-FO dénonce le manque de loyauté et le silence des repreneurs, lesquels s’étaient engagés en juillet à préserver les sièges et un noyau dur de magasins. Depuis l’annonce de la restructuration de la dette du groupe Casino (6,4 milliards d’euros fin 2022), la fédération est à la manœuvre pour défendre les intérêts des salariés. Si elle a rencontré à plusieurs reprises en juillet les représentants du trio de repreneurs (le milliardaire tchèque Daniel Kretinski, le Français Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor, qui prendront le contrôle du groupe à l’horizon de mars-avril 2024), et si elle a maintenu les contacts depuis lors, ces derniers rendez-vous ont été peu fructueux. Les représentants des repreneurs n’ont cherché qu’à gagner du temps, constatait le militant.

C’est par la presse, fin novembre, que les salariés ont appris que 52 hypermarchés et 352 supermarchés sous enseigne Casino (dont soixante franchisés), étaient mis en vente, en raison d’une nouvelle dégradation de la situation financière. Il a fallu la mobilisation – à l’initiative de FO et de l’ensemble des syndicats – le 5 décembre, rassemblant de plus d’un millier de salariés inquiets pour leur avenir, pour qu’une réunion soit organisée le 7 décembre entre l’intersyndicale, les membres de la direction actuelle de Casino et le consortium de repreneurs, et que l’information soit confirmée. Jusqu’à cette réunion du 7 décembre, il n’y a eu aucune information de la direction aux représentants du personnel. Et encore, nous n’avons pas appris grand-chose de plus. L’essentiel était dans la presse, a expliqué Alexandre Depart, délégué syndical central FO de DCF (Distribution Casino France).

Et il a encore fallu attendre le 12 décembre pour qu’une information soit faite au CSE central de Casino, dans le cadre d’une présentation de la procédure dite de sauvegarde accélérée (sous laquelle le groupe est placé depuis le 25 octobre, et jusqu’au 25 février 2024, NDLR) par les représentants des repreneurs. Cela traduit un manque total de respect, et de considération, des représentants du personnel. Ce sont des méthodes de bandit !, a dénoncé Rachel Barrion, secrétaire confédérale FO, également présente ce mercredi.

Des milliers d’emplois menacés

La fin possible de l’intégrité du distributeur stéphanois menace des milliers d’emplois.  C’est l’effet domino. Quel sera l’avenir des bases logistiques et des sièges ? Entre les magasins sous enseigne Casino, la filiale logistique Easydis et les sièges, plus de 30 000 emplois au total sont possiblement menacés, rappelait Mohamed Benmahioul, délégué syndical central adjoint DCF. Les déclarations du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, présent lors de la réunion la veille (mercredi 13 décembre) entre l’intersyndicale et le CIRI (comité interministériel de restructuration industrielle), n’ont pas rassuré. Dire que le gouvernement sera attentif à ce que le maximum d’emplois soient préservés dans les offres de reprise, ce n’est pas suffisant !, appuyait le militant.

Le SNTA-FO Casino et la FGTA-FO étudient toutes les pistes possibles pour instaurer un rapport de force favorable à leurs revendications. FO et l’ensemble des organisations syndicales ont lancé un nouvel appel à manifester dimanche 17 décembre, à Saint-Etienne (Loire), berceau du groupe de distribution vieux de 125 ans. Le calendrier s’accélère. Deux jours plus tard, soit le 19 décembre, l’actuelle direction de Casino et le consortium de repreneurs doivent présenter, en interne, les offres à la reprise de tout ou partie du groupe de 50 000 salariés (lequel compte, au total, 67 hypermarchés et 441 supermarchés). Les offres retenues seront connues le 11 janvier 2024.

Selon les dernières informations qui circulent...les 313 magasins Casino "pourraient être repris et les salariés transférés seraient repris » par le groupement des Mousquetaires/Intermarché et Auchan...?...à suivre ! car nombre de sujets restent à préciser...véritablement

Si selon certaines sources "les enseignes de distribution alimentaire Auchan et Les Mousquetaires/Intermarché sont entrées en « négociations exclusives » pour le rachat de « la quasi-totalité du périmètre des hypermarchés et supermarchés du groupe Casino...quid des autres magasins et de leurs salariés?

Si selon certaines sources..."les enseignes de distribution alimentaire Auchan et Les Mousquetaires/Intermarché sont entrés en « négociations exclusives » pour le rachat de « la quasi-totalité du périmètre des hypermarchés et supermarchés du groupe Casino.".. ce qui représente un peu plus de  300 magasins Casino , quid des autres magasins de proximité et de leurs salariés...à suivre !

Le 17 décembre, près de 3000 personnes ont manifesté dans les rues de St Etienne  en soutien aux salariés du groupe de distribution Casino.

Xavier Kemlin, l'un des arrière-petits-fils du fondateur du groupe Casino, se trouvait aussi dans la manifestation.

Sur le plateau de France 3 Rhône-Alpes, le descendant de Geoffroy Guichard a confié avec un "plan" B pour sauvegarder l'emploi.... qu'en sera-t-il vraiment? on attend d'en savoir plus!

Le 19 décembre l'intersyndicale de Casino a été reçue par la Direction du groupe et une délégation du consortium des repreneurs

au cours de cette réunion, la négociation exclusive avec Intermarché et Auchan pour la vente de 313 magasins (241 supermarchés , 65 Hypermarchés , 3 Drives, 1 Spar et 3 Leader Price) a été confirmée.

La répartition des magasins entre Intermarché et Auchan n' a toujours pas été communiquée...

Le processus de vente est relancé pour l'entreprise CODIM

Pour les entrepôts, les discussions sont toujours en cours et devraient aboutir courant Janvier

Au niveau des sièges, aucun impact sur l'emploi n' a été précisé...la direction indiquant être toujours en cours d'évaluation...

Prochain RV le 4 janvier pour fixer le calendrier social des échéances à venir... 

 

Casino : le CSEC fait appel de la décision du tribunal approuvant la procédure de sauvegarde accélérée

 

Ce communiqué a été rédigé unanimement par les représentants du CSEC de DCF et l’intersyndicale du Groupe Casino.

Le 26 février dernier, le tribunal de commerce de Paris a approuvé le plan de sauvegarde accélérée de la société Distribution Casino France (« DCF »).

Pourtant, le Comité économique et social central de DCF ainsi que le Ministère Public avaient tous les deux rendu un avis défavorable et contre l’adoption de ce plan.

En effet,

  • Ce plan ne sauvegarde ni l’activité du groupe CASINO ni l’emploi pour ses salariés et,
  • Ce plan ne respecte pas la loi comme l’a très justement expliqué au Tribunal le Procureur de la République de Paris avec nous lors de l’audience.

Nous rappelons que cette procédure devait simplement mettre en œuvre le plan de restructuration du Groupe CASINO conformément aux termes de l’accord trouvé en conciliation qui ne portait que sur une restructuration financière.

Le Groupe avait ainsi annoncé aux instances représentatives du personnel et au tribunal que la procédure n’aurait aucune incidence sur ses relations avec ses partenaires opérationnels (en particulier ses fournisseurs et ses franchisés) ou ses 50 000 salariés dont 18 000 chez DCF. Il ne devait y avoir aucun licenciement. Le Consortium avait pris un engagement de garantie de l’emploi.

Or, dès le 26 octobre 2023, soit le lendemain du jugement d’ouverture de la sauvegarde accélérée, la direction a publié des chiffres dévoilant une réalité économique et financière du Groupe bien différente, réalité économique et financière qu’elle avait cachée soigneusement aux représentants du personnel et au Tribunal lors de l’audience d’octobre.

Ces chiffres ont servi de justificatifs à la cession des hypermarchés et supermarchés de DCF, trahissant la confiance des salariés.

L’issue de la procédure ne sauvegarde pas l’activité puisque le groupe sera en cessation de paiement en 2027 et ne sauvegarde en rien l’emploi.

En effet plus de 6000 emplois au minimum sont menacés dans le groupe sans parler des 16 000 salariés transférés avec les magasins qui n’ont à ce stade aucune garantie de ne pas être licenciés au lendemain des cessions.

Loin d’avoir sauvé le Groupe Casino, ce plan ouvre la porte au pire qui reste encore à venir !

  • Ce plan de sauvegarde est contraire à la loi

Contrairement à ce que prévoit la loi en matière de sauvegarde accélérée :

  • Ce plan de sauvegarde accélérée ne contient pas de volet social :
  • il ne donne aucune indication sur le nombre de licenciements qui seront effectués au sein de l’activité restante de CASINO,
  • il ne prévoit pas d’efforts de reclassement,
  • ni l’indemnisation des salariés licenciés ;
  • Les instances représentatives du personnel n’ont été ni informées ni consultées sur ces points préalablement au jugement arrêtant le plan. Des délits d’entraves ont été commis
  • Ce plan est aussi contraire à la loi car il n’assure pas la pérennité et la viabilité du groupe et il n’est pas le projet de plan élaboré en conciliation
  • Les engagements pris par la direction et le Consortium au cours de la procédure devant le tribunal pour les salariés sont très insuffisants
  • Le CSEC de DCF, pour défendre les 18 000 salariés qu’il représente, a dénoncé l’irrégularité de la procédure et la gravité des préjudices en termes sociaux et d’emploi mais n’a pour l’instant pas encore été entendu.
  • Le Groupe Casino et le Consortium se sont engagés à ce qu’une indemnité supérieure à celles actuellement en vigueur soit versée aux salariés licenciés. Elle n’est cependant pas quantifiée dans le jugement
  • Le CSEC de DCF, en plein accord avec l’unanimité des organisations syndicales, a pris la décision d’interjeter appel du jugement.

Seuls d’autres juges pourront rétablir la légalité de la situation.

Contrairement à ce que prétend la direction pour faire peur aux salariés et les culpabiliser cet appel et le rejet du plan n’impliqueront pas nécessairement une liquidation judiciaire.

C’est la direction, soutenue par MM. Kretinsky et Ladreit de Lacharrière du Consortium, qui est responsable de la situation actuelle. Il revient à la direction et au Consortium de se comporter d’une manière responsable et de mettre en œuvre une réorganisation qui assure la pérennité de l’activité et le maintien de l’emploi, au lieu d’une restructuration financière partielle générant une cessation des paiements en 2027 sans protéger l’emploi. En effet, cette restructuration est couplée à une défaisance industrielle expulsant 16 000 salariés sans aucune garantie de maintien d’emploi et menace à l’échelle du groupe au moins 6 000 personnes.

Nous espérons que le Parquet, qui a vu et a dénoncé la réalité de la situation et la violation de la loi fera aussi appel afin que justice soit rendue, conformément à la loi qui s’impose à tous.