Organisations
Des anthropologues au secours des restructurations d'entreprises
« Choc des cultures », « mariages délicats », « des salariés déboussolés » : l’actualité le montre, les opérations les plus prometteuses sur le plan stratégique débouchent souvent sur des échecs aussi bien économiques qu’humains. Parce qu’elles touchent à la culture d’entreprise et que celle-ci, constituée de symboles et de rites, relève de « l’irrationnel ».
Et si tout le monde s’accorde à reconnaître à l’entreprise cette capacité à initier signes et rites, on observe toutefois une réelle impuissance à mettre en synergie l’optimisation de la production et des échanges avec celle de la gestion culturelle de l’entreprise.
Dans un contexte de fusions, acquisitions, transmissions, crises économiques et sociales, comment gérer le changement ?
Partant de l’idée que les fondamentaux culturels précèdent et déterminent l’efficacité des fondamentaux économiques et organisationnels, ne devrait-on pas adopter un modèle de lecture de l’entreprise qui s’appuie sur les concepts de l’anthropologie structurale ? En adoptant des outils intellectuels évolués, ceux-ci pourraient être générateurs de résultats économiques tangibles.
- Pour redonner un sens au projet d'entreprise alors que leurs salariés résistent au changement, des entreprises font appel à des anthropologues.
Fusions, fermetures d'usine, privatisations... Comment gérer la résistance des salariés au changement ? L'anthropologie est peut-être la solution.
Les salariés qui perdent leurs repères ont tendance à se refermer. L'entreprise diffuse en interne des messages de confiance mais oublie souvent la culture du collectif. C'est pourtant cette dernière qui permet d'avancer ensemble dans la tempête.
Il s'agit d'élaborer des messages qui valorisent le collectif, et surtout ses diversités, pour recréer de la cohésion sociale.
Mais comme nos dirigeants sont rarement prêts à écouter nos conseils, nombre de leurs projets risquent d’échouer.
Les outils de l’anthropologie peuvent aider à comprendre la diversité du monde actuel.
L’anthropologie est une discipline-carrefour. Les frontières extérieures de l’anthropologie rejoignent celles de la sociologie. L’une comme l’autre s’attachent à comprendre la conception que les acteurs se font du monde social.
L’homme ne se pense qu’au pluriel.
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Eloge de la pensée sauvage
Je viens de terminer LE bouquin au plus près de ce sujet : Pour une anthropologie de l'entreprise, éloge de la pensée sauvage, de Marc Lebailly et Alain Simon (ACG Groupe), chez Village Mondial.
Accompagner les transformations d'entreprises, pour les réussir à long terme, nécessite la prise en compte explicite d'aspects souvent implicites dans le fonctionnement et l'identité de l'entreprise...Mettre en lumière ces fondamentaux culturels, utiliser les aspects symboliques sans se cantonner - comme souvent- aux aspects pratiques, permet de conduire de grandes transitions grâce à une mobilisation en profondeur des esprits.
A lire.