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Cinq mois de mise à l'écart, c’est long : au bout, on craque...
Témoignage d'Isabelle :
J’étais à la gestion des dépenses. J’avais pour consigne de toujours dire non lorsque les écritures étaient un peu détournées des procédures normales. Un jour, un nouveau chef de service est arrivé. Il m’a demandé de payer des choses pas très claires. Comme d’habitude, j’ai dit non. Il a donc demandé à ma collègue. Elle dit toujours oui à tout, surtout si c’est un chef. Depuis ce jour, ça a été l’enfer. Des tracasseries en tout genre. Pendant cinq mois, j’ai noté tous les détails de ma mise à l’écart.
Lorsque j’ai eu ma visite médicale, le médecin du travail m’a mise à l'aise. Et là, tout est sorti. Ça a duré deux heures. À la fin, il m’a dit d’aller voir mon médecin traitant, pour qu’il me place en congé de maladie. Je me suis arrêtée 15 jours, mais je n’étais pas malade. Je suis allée voir les flics. Ils n’ont pas voulu prendre ma plainte parce que j’étais fonctionnaire. J’ai insisté. Ils ont accepté une main courante.
- Alors j’ai pris un avocat et j’ai déposé plainte au tribunal administratif contre la direction pour harcèlement, avec mes 5 mois d’écriture.
Là, la direction a vu que je ne rigolais plus. Elle s’était pas rendu compte du problème. Alors elle a demandé au chef de service qui me harcelait de s’excuser. Il m’a appelée dans son bureau. Il y avait avec lui le cadre du service. Je suis restée debout. Ça a duré deux heures. Je lui ai tout dit. Toutes ces choses qu’il faisait pour m’écarter du travail, pour le donner à la collègue qui ne faisait que des erreurs. Tout mon travail était systématiquement dévalorisé. Il disait ne pas être au courant. Mais le cadre présent lui a rappelé toutes les fois où il a signalé le mal-être et la mise à l’écart en lui disant de faire attention. Alors, il s’est excusé oralement.
- Je lui ai demandé des écrits parce que cinq mois c’est long. Il m’a fait une lettre. Elle était bien.
Quelques mois plus tard, j’ai appris que c’était lui qui avait fait un « burn-out ». Il a eu deux mois d’arrêt.