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Absentéisme à l’hôpital : à qui la faute ?
Le journal Le Figaro a fait sa une sur l’absentéisme à l’hôpital, comme si c’était un scoop qui venait de tomber.
Tout ceci serait dû à l’absence de jours de carences et aux RTT ? Est-ce bien sérieux ?Mais entre le secteur public (sans jour de carence) et le secteur privé (avec les jours de carence), il n’y a pas de différences significatives. Ceux qui pensent (comme la FHF, les patrons des hôpitaux) que le jour de carence peut faire baisser l’absentéisme global en sont pour leurs frais.
Pour Le Figaro, le nombre de jours de RTT serait aussi en cause. Il est vrai que lorsque les agents hospitaliers sont en RTT, en repos ou en congé, ils ne sont pas au travail ! Plus sérieusement (que ces journalistes du Figaro), c’est le secteur de la santé dans sa globalité qui est malade.
À ce jour, en matière d’accidents de travail et de maladies professionnelles, le secteur de la santé (public et privé) est au niveau de celui du bâtiment et des travaux publics. C’est dire !
Alors que se passe-t-il ? Pourquoi tant d’absences ?
Donc pour les « patrons d’hôpitaux », la Fédération Hospitalière de France (FHF), la faute reviendrait au personnel qui triche. Implicitement, elle remet en cause les médecins prescripteurs en les rendant complices d’un absentéisme non justifiés et frauduleux.
En supprimant 3 journées de salaire à chaque période d’arrêt de travail, elle espère enrayer le problème. Une étude a pourtant démontré dans la fonction publique territoriale que si l’absentéisme de courte durée diminuait, celui de longue durée augmentait et, qu’au bout du bout, les économies réalisées d’un côté étaient anéanties par le coût plus élevé des arrêts de longues durées.
Ceux qui sont chargés de l’organisation du travail devraient se poser les bonnes questions !
- Comment donner envie aux agents de venir travailler ?
- Pourquoi les tableaux de services changent-ils tous les jours ?
- Pourquoi les rappels sur repos et congés sont-ils quotidiens ?
Tous les jours, 110 000 agents hospitaliers sont absents pour raisons de santé (voir ici).
Nous ne cessons de dénoncer cette campagne de presse orchestrée par les employeurs. Ils sont obnubilés par les actes comptables et l’état des finances, faisant bien souvent fi de l’humain.
Oui, ils peuvent supprimer des postes, des lits et des services mais ils ne peuvent pas supprimer le travail !
Or, aujourd’hui, c’est le travail qui rend malade l
Lorsqu’une seule infirmière s’occupe de 15 patients, elle ne peut pas tout faire et donc elle souffre de ne pas pouvoir réaliser tous les actes nécessaires pour apaiser les douleurs, appliquer ses soins avec sérénité, donner un verre d’eau ou écouter un patient qui souffre. Elle réclame le nécessaire à son cadre qui est dans l’incapacité de les lui fournir, faute de moyens. Alors si tout le monde est indifférent à la qualité de la prise en charge du malade, pourquoi serait-elle la seule à porter un tel fardeau au détriment de sa santé ?
Elle se protège mais quand la soupape passe dans le rouge, elle s’arrête. Quelle solution peut-on leur apporter pour qu’elle puisse rester au travail en bonne santé ?
Investir dans l’emploi
Pour FO, il faut investir dans l’emploi pour remplacer ceux qui sont malades. C’est ainsi que la charge de travail sera allégée pour ceux qui assurent la continuité des soins. Ne pas le faire fera perdre 10 000 emplois en 3 ans.
En fait, les arrêts de travail pour raison de santé résultent d’un choix politique : l’austérité. Mais le meilleur choix n’est-il pas l’emploi ?
- Santé au travail parrainé par Groupe Technologia