Grand angle
ACCÈS PUBLIC
30 / 11 / 2020 | 411 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
Articles : 4190
Inscrit(e) le 16 / 11 / 2007

Évolution dans la communication des CSE : comment capitaliser sur l’expérience du confinement ?

Le confinement a poussé les CSE à expérimenter de nouveaux modes d’interactions avec les salariés. Le point sur les retours d’expérience à l’occasion de l’atelier en ligne organisé le 17 novembre par Up et Miroir Social, avec les interventions de Cezam et des élus d’Innothera, de Crédit Mutuel Factoring et de Modis.

 

 

Le tout début du premier confinement a révélé à quel point il n’y a pas mieux que le SMS envoyé sur le téléphone personnel pour toucher un maximum de salariés. En la matière, certains CSE sont bien placés. Notamment celui du groupe Up qui, en toute logique, utilise les solutions par ailleurs commercialisées par la coopérative. « 70 % des salariés de la coopérative ont accepté de recevoir les informations sur les offres ASC du CSE par SMS sur leur propre téléphone. La direction a donc demandé aux élus s’il était possible d’adresser des informations essentielles sur les conséquences du confinement par ce canal. Cela a été accepté. Les SMS liés au covid-19 ont été ouvert à 96,9 % », rapporte Nicolas Rousselle, directeur des  solutions CSE du groupe Up.
 

Communication économique
 

Les CSE n’ont pas manqué de revoir leur mode de communication pour diffuser des informations essentielles aux salariés avec plus de réactivité. « Nous avons enchaîné les CSE extraordinaires chaque semaine pendant le premier confinement. Il n’était absolument pas possible d’adresser les PV aux salariés un mois après les réunions. Nous avons réussi, pendant cette période, en entente avec la Direction à réduire ce délai et à le passer à une semaine minimum pour diffuser les PV », témoigne Laurent Vernier, secrétaire CFE-CGC du CSE Central Groupe Innothera, un laboratoire pharmaceutique français qui emploie près de 1 000 salariés en France.
 

  • A noter que la validation des PV peut se faire par email et s’intégrer dans un article du règlement intérieur du CSE.
     

« Nous réfléchissons aujourd’hui à nous montrer encore plus réactifs sur des formats courts qui n’auraient, bien entendu, pas la valeur juridique d’un PV », souligne Laurent Vernier qui précise que l’envoi de l’information par courriel ne suffit pas. « La diffusion des informations sur papier reste pour nous indispensable car, même si les salariés en poste sur les sites de production disposent désormais tous d’une adresse électronique professionnelle, ils ne sont que 60 % à les avoir activées ».


Du côté du CSE de Crédit Mutuel Factoring (membre du club clients animé par le groupe Up), Laurent Ghozia, secrétaire SNB CFE-CGC, réfléchit lui aussi à un format de « brèves » qui seraient envoyées aux 410 salariés juste après les réunions du CSE sans le circuit d’approbation officielle d’un PV. Un format complémentaire, plus synthétique et surtout plus réactif. « J'informe les salariés dans la foulée de la réunion mais je le fais au nom de mon syndicat. Pour que l’information soit portée par le CSE, il faudrait que l’un des deux autres syndicats représentées dans l’instance soit sur cette ligne », explique Vincent Loze, élu CFTC du CSE de Modis, une société de services informatiques filiale d’Adecco. La condition préalable étant effectivement qu’il y ait consensus entre les élus sur l’intérêt de l’exercice. « Nous avons enregistré une forte augmentation des demandes d’appui et de conseils de nos CSE adhérents en matière juridique et sur la santé au travail avec le confinement. Il y a de quoi potentiellement nourrir de nouveaux axes de communication pour des CSE qui étaient jusqu’alors plutôt axés sur les ASC », souligne Julie Guichet, déléguée générale de la fédération des associations du réseau Cezam.

 

Interventions live
La rediffusion

Communication ASC

La donne change aussi sur le registre de la communication des ASC. « Nous envisageons de proposer des permanences en ligne mais nous devons préalablement nous assurer que cela ne surchargera pas le réseau de l’entreprise car nous pouvions avoir jusqu’à 150 participants sur les permanences que nous organisions avant la pandémie tous les quinze jours. Nous faisons des tests. Les ASC sont un levier pour parler d’autres sujets et comprendre des choses qui seraient passées sous le radar autrement », considère Laurent Ghozia qui voit dans les élus un rôle essentiel d’animateurs du collectif. Chaque mois, ce CSE (membre du club clients animé par le groupe Up) communique au sujet des nouveaux contenus de la plate-forme Skilleos auprès des salariés, laquelle permet à tous les salariés et à leur famille d’accéder à des milliers de ressources pour apprendre et découvrir dans tous les domaines. Plus de la moitié des salariés profite de cette nouvelle offre introduite avec le confinement. « Pour continuer à maintenir et à renforcer les liens entre les salariés, nous réfléchissons à proposer des défis sportifs via une plate-forme spécialisée comme United Heroes », avance Laurent Ghozia. Ces défis en ligne prendraient place dans le cadre d’un réseau baptisé « initiatives équilibres », où une petite dizaine de salariés bénévoles, non élus, animait des activités de « bien-être » (massage, naturothéraphie, sports) avant le covid-19, accessibles aux salariés du Crédit Mutuel Factoring mais aussi à deux autres filiales, soit 1 000 personnes en tout.


Développer les liens, c’est aussi l’objectif du CSE de Modis. Si la semaine de ski prévue à Noël est tombée à l’eau, les projets fourmillent. « Nous voulons multiplier les offres et les occasions de rencontres entre les 2 500 salariés qui sont pour la plupart en poste chez les clients. Les ASC sont un levier pour fédérer », assure Laurent Loze, plutôt satisfait d’un taux d’ouverture des messages de 60 % sur la communication ASC du CSE. « Le rapport d’activité du CSE est aussi l’occasion d’explorer de nouveaux formats de communication pour valoriser le bilan des actions de l’instance, notamment en matière d’ASC. C’est un vrai levier de communication », avance Julie Guichet avant que Nicolas Rousselle ne conclue : « se donner les moyens d’interagir avec les salariés passe de plus en plus par des solutions mobiles avec des formats adaptés ».