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24 / 08 / 2012 | 9 vues
Jean François Aussel / Membre
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Inscrit(e) le 24 / 04 / 2012

Défendre les directions transversales, c'est défendre une Poste unie et indivisible

Depuis 10 ans, la « métiérisation » (séparation de l'entreprise en 4 entités autonomes correspondant aux 4 métiers différents de l'exploitatant historique) est l'un des piliers de la stratégie de la Poste.


Le but recherché était de transformer La Poste en holding à laquelle seraient rattachées des sociétés anonymes. Ainsi restructurée, La Poste se trouvait plus facilement privatisable « par appartements ». Cette  réorganisation permettait de valoriser ce qui était rentable et de se défaire progressivement de ce qui ne l’était pas, comme les entités dédiées aux missions de services publics.

La crise de 2008 a partiellement fait échouer cette stratégie : le capital de La Poste n’a pas pu être ouvert aux marchés financiers. Pour préparer ce plan, conforme à l’idéologie ultralibérale de Bruxelles et relayée par nos gouvernants, il fallait compartimenter La Poste en plusieurs métiers, première étape du processus.

  • Les directions à compétence nationale (DCN) ont été à la fois le cœur et les principales victimes de ce dispositif. La Poste ne voulait plus de ces services spécialisés ayant pour mission d’assurer toutes les activités transverses (informatique, maintenance, logistique, paie, RH, comptabilité…). Il fallait tuer tout ce qui était transverse pour le faire rentrer dans un métier.

Les DCN ont donc été saucissonnées. Les pertes de compétences ont été énormes… Par exemple, plus personne à La Poste ne possède une maîtrise globale de l’informatique, chaque métier ayant choisi son système d’information qu’il sous-traite en grande partie à l’extérieur.

Vingt mille postiers sont concernés par cette désorganisation. Suppression d’emplois, mutations, externalisation etc. sont le lot quotidien des DCN. Le service rendu s’est gravement dégradé. La gestion de l’immobilier est l'un des exemples emblématiques de cette politique désastreuse.

Le coût de la « métiérisation » a été estimé à 300 millions d’euros par l’ancien directeur financier de La Poste.


Énorme gâchis !

Quant aux collègues, ils subissent de plein fouet le stress dû à ces réorganisations incessantes. Ils doivent faire face aux surcharges de travail, aux reclassements, à l’absence de passerelles inter-métiers, aux propositions de postes sans lien avec leur fonction d’origine, aux missions ou stages de découverte sans perspective de poste pérenne et, comble de l’humiliation, l’obligation parfois de repostuler sur leur propre poste.
FO s’est toujours battue auprès des postiers travaillant dans ces entités très spécialisées et donc très isolées. Dès la mise en place du projet PFT (performance des fonctions transverses), FO n’a cessé de défendre ces  services qui constituent le lien et le liant d’une poste unie et indivisible. Les bons résultats de FO aux dernières élections professionnelles dans les DCN ont démontré que les agents n’avaient pas baissé les bras et qu’ils répondaient présents quand on les défendait.

Au sein du secteur Poste, l’équipe des DCN a su relever le défi d’améliorer la représentativité du syndicalisme libre et indépendant dans ces services, souvent très isolés dans le monde postal. La mise en place de réseaux de militants dédiés pour chaque DCN a permis d’être au plus près des besoins et des attentes des agents.

Notre syndicat continuera son combat pour le maintien de l’unité de La Poste et de règles RH communes à tous les postiers.

L’arrêt des réorganisations, des suppressions d’emplois et des reclassements au rabais, l’amélioration des conditions de travail, la reconnaissance des compétences, l’arrêt de l’externalisation d’activités sont nos priorités.

  • Tuer ou externaliser les DCN, c’est tuer la Poste !


Dernière heure :

La DAPO (direction des approvisionnements) est menacée de filialisation vers le groupe Néolog.

FO se battra pour que ce grand service logistique, qui a accompagné la modernisation de la Poste, reste au sein de la maison mère. 

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