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D'où vient l'information sur la création de 28 postes sur le projet « engrais » de Tioxide Calais ?
Dans le journal Nord-littoral du 17 décembre 2010, un article fait état de la création de 28 postes de travail liés au projet « engrais ». Ces propos sont prêtés à M. Yannick Imbert, ancien sous-préfet de Calais et aujourd'hui représentant de la DATAR, organisme qui a pour vocation d'aider financièrement les entreprises pour des projets qui sont accompagnés, en principe, de créations d'emplois.
Ayant eu moi-même un entretien le 16 décembre avec un journaliste de La Voix du Nord, au cours duquel je lui avait dit qu'il n'y avait aucune création de poste liée à ce projet (car c'est bien ce qui est écrit dans le document remis par la direction de Tioxide en vue de la consultation du comité d'entreprise sur ce projet), le journaliste m'a rappelé suite à l'article paru dans Nord littoral, pour me demander si je ne m'étais pas trompé. Je lui ai répondu que j'étais aussi étonné que lui de découvrir ces 28 postes dans la presse.
Le lendemain, un article est paru dans La Voix du Nord avec l'effet d'une bombe, puisque dès le dimanche matin, un cadre d'astreinte m'a fait un certain nombre de reproches, laissant supposer que je ferais tout pour que le projet n'aboutisse pas, ce qui est totalement faux, car je suis, il faut le savoir, à l'origine du soutien de la région qui oeuvre sur le sujet depuis cet été.
- J'aimerais donc savoir d'où vient cette information sur ces 28 emplois annoncés et qui sont démentis par la direction de Tioxide. J'ai donc écrit à M. Imbert et pour l'heure, mon courrier est resté sans réponse.
Ma présence dans les réunions avec les autorités a été soigneusement écartée par la direction de Tioxide. On appelle cela le « retour de bâton », car, rappelons-le, l'ancien PDG de Tioxide, qui est aujourd'hui en charge du projet « engrais », a été condamné en juillet dernier par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer pour plusieurs délits d'entrave au fonctionnement régulier du comité d'entreprise.
Ce n'est pas tout puisque beaucoup de mes collègues de travail ont été vus individuellement pour me dénigrer, pensez-vous ! Le secrétaire du CE pose des questions gênantes. Et par voie de presse de surcroît. Je suis donc accusé de porter atteinte aux intérêts de la société.
Le comité d'entreprise est en droit de se poser les bonnes questions. Rien ne lui est épargné puisque l'encadrement, après avoir diffusé un message dans l'intranet de l'entreprise pour dénoncer « les initiatives individuelles et les mauvaises publicités », a lancé l'idée de faire un référendum avec comme seule et unique question : êtes-vous pour ou contre le projet « engrais » ?
- Il faut alors se demander à quoi sert le comité d'entreprise, élu il y a moins de 2 mois avec le score que l'on sait.
Un comité de direction s'est tenu sur le sujet, puis une réunion d'information au personnel auprès duquel la direction a agité le spectre de voir les autres sites du groupe, prendre les investissements de la maison-mère à notre place, mettant en avant un article diffusé sur le net sur un investissement de 40 millions d'euros en Italie. J'ai diffusé cette information dans l'intranet de l'entreprise dès le 5 décembre, la direction avait alors répondu : « il n'y a rien de fait, c'est un effet d'annonce... »
Pourquoi faire ainsi peur aux salariés, après tant d'années de vaches maigres et de sacrifices ?
- Rappelons-le encore et encore : nous sommes les premiers à être favorables à ce projet mais pourquoi, dès que l'on veut prendre le temps de consulter le personnel qui a réalisé les essais, dès que l'on pose des questions complémentaires, on est accusé d'être contre le projet ?