S'il est vrai que le SGP Unité Police affilié à la CGT-FO (appellation exacte de cette confédération) arrive en tête des dernières élections professionnelles dans la Police nationale, il faut cependant nuancer le résultat.

Le SGP-Unité Police : nous allons l'appeler l'Union, puisque dans quelques mois il devrait y avoir un congrès extraordinaire pour sceller définitivement la fusion de ces deux syndicats SGP-CGT FO et Unité police (dissidents de l'Unsa Police).

Donc, cette union a fait 38 441 voix sur 83 232 votants (80 450 exprimés).

Sauf qu'il y a 100 526 inscrits (gradés et gardiens de la paix), ce qui signifie que plus de 17 000 policiers n'ont pas voté, soit environ 17 % auxquels il faut ajouter les 2 782 qui ont voté blanc ou nul. En clair, 20 % des policiers ne se sont exprimés pour aucun syndicat !

Quant à nous, Alliance Police Nationale, nous n'avons rien à caché et j'exprime ici notre satisfécit. Nous avons obtenu 30 261 voix contre 28 205 en 2006 (+1.13 %). Nous enregistrons donc une progression qui nous permet d'obtenir un siège supplémentaire en CAPN (commission administrative paritaire nationale).

Nous restons réalistes sur la situation entre l'Union et nous. Si l'écart est là (moins de 10 %), celui relatif à la répartition des sièges titulaires et suppléants dans les instances paritaires est cependant beaucoup plus serré.

En effet, en CAPN (commission administrative paritaire nationale) par exemple, nous avons 7 sièges contre 8 pour l'Union, le siège restant étant attribué à l'Unsa Police qui obtient près de 10 % des suffrages.

Dans la Police nationale, il y a les instances paritaires nationales mais aussi les instances régionales qui correspondent en gros aux régions administratives françaises. Là aussi, dans la grande majorité nous avons un siège d'écart.

Fusion non rentable

Mais l'analyse la plus importante, c'est la véritable situation d'échec de l'Union, car bien que premier syndicat de la police, ce syndicat régresse encore. En 2006, la fusion avec un autre syndicat, le SNPT, avait déjà amorcé cette chute. Les deux syndicats réunis, selon leur propre affirmation, auraient dû atteindre 48 %. Or, ils se hisseront difficilement à 41 %.

En 2010, l'union de deux syndicats qui affirmaient en septembre 2009 représenter 60 % des gradés et gardiens de la paix, revoyaient leur chiffre à la baisse en novembre en annonçant 56 % (si l'on additionne leurs scores respectifs en 2006, 15 % pour le SGP et 41 % pour l’Unité Police, ils représentent théoriquement 56 %, sauf que 1+1 ne font pas 2 en pourcentage).

En décembre 2009, ils affirmaient que 50 % était le bon chiffre. Ce chiffre qui leur permettrait d'ailleurs de mettre en œuvre la réforme de la fonction publique, relative notamment au « fameux accord majoritaire » qui ne nécessite pas la signature d'un autre syndicat pour qu’il soit valide.

Sauf qu'en janvier 2010, l'Union n'a pas obtenu 50 % d'une part, et que, d’autre part, l'accord majoritaire dans la fonction publique ne sera en vigueur qu'en 2013. En attendant, il existe des mesures transitoires.

Par cet article, je tenais à rétablir la vérité et la réalité des chiffres sur la représentativité dans la police nationale. N’allez pas croire que le SGP Unité Police CGT FO peut aujourd’hui faire la pluie et beau temps dans l’institution police.