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27 / 03 / 2018 | 168 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Cellules d'écoute psychologique pour les agents des finances publiques : quid de la psychologie dans le dialogue social ?

Au hasard de la lecture du Bulletin officiel des annonces des marchés publics, les syndicats ont pu découvrir que la Direction générale des finances publiques (DGFIP) avait décidé de lancer un appel d'offres pour « la mise en place de deux cellules d'écoute psychologique destinées aux gents de la DGFIP ».

Pourquoi deux cellules ? L'une serait destinée à l'ensemble des agents de la direction, l'autre plus spécifiquement destinées aux cadres.

Selon les informations recueillies par Acteurs publics, la DGFIP devrait officiellement présenter le détail de ce dispositif lors du comité de suivi du plan d'action en matère de conditions de travail le 5 avril prochain.

C'est bien de vouloir « accompagner » les agents qui peuvent se sentir mal dans leur travail mais il serait aussi intéressant de s'attacher aux causes maintes fois soulignées par les organisations syndicales et assez régulièrement confirmées dans les observatoires internes mis en place et dont les résultats sont connus depuis des années. 

La dégradation croissante des conditions de la vie au travail est bien évidemment étroitement liée d'une part aux nombreuses réformes de strutures et réorganisations qui se sont accumulées depuis 2008 (date de la fusion des directions des impôts et de la comptablité publique) sans toujours une grande lisibilité sur les perspectives pour le personnel et d'autre part la poursuite régulière d'amputations de moyens tant en personnel que sur les budgets de fonctionnement, voire de l'action sociale ministérielle...

Pour mémoire, signalons qu'entre 2008 et 2016, plus de 20.000 emplois sont été supprimés et que le processus n'a cessé d'être poursuivi par les gouvernements successifs. C'est dire !

Ce ne n'est assurément pas la décision « discrètement » prise de mise en place de ces cellules d'écoute qui vont apaiser les tensions dans les postes et services et améliorer le climat social à la DGFIP comme dans la plupart des services du Ministère des Finances. Le gouvernement serait bien inspiré de faire un peu plus de psychologie dans le dialogue social dont on parle beaucoup mais comme on dit souvent : « ce ne sont pas ceux qui en parlent le plus qui le pratiquent le mieux ».

En tout état de cause, les résultats de la journée d'action du 22 mars aux finances est bien significative d'un réel mal-être d'une population qui attend, au-delà d'une écoute et d'un minimum de considération, d'être véritablement entendue. Pour les agents des finances, cela passe par un changement de politique à leur endroit et maintenant.

Le congres national FO de la DGFIP qui vient de s'ouvrir en Charente-Maritime en présence de plus de 300 délégués confirme le ras-le-bol du secteur et une détermination des militants à ne pas subir sans réagir face aux attaques et menaces de toute sorte qui pèsent tant sur le devenir du statut de la fonction publique, que des missions de service public avec toutes les conséquences sur la situation du personnel concerné. Bref, un congrès sous haute tension que les ministres auraient grand tort de sous-estimer...

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