Canal+, c'est le paradis... Selon le magazine Management daté de mai 2011.

Pas moins de 5 pages d’apologie...

Un article relayé, distribué en interne par la direction auprès de nombreux salariés, ce qui lui confère une indéniable caution officielle.

Alors que la déontologie journalistique prônant la véracité et la validation de l'information fait partie intégrante de « la culture Canal », nous avons été surpris et interpelés, comme de très nombreux salariés, puis finalement séduits par cet article qui raconte forcément la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ! Un article pétri d’humour et d’autodérision...

Embarquement pour les vierges d'Allah... Tout d'abord un "« esprit Canal » omniprésent, même dans les coulisses.

Venez faire la fête au cœur de l'impertinence débridée des services de soutien du siège ou l'ardeur au travail le dispute à la décontraction...

C'est bien connu, à Canal, on s'amuse partout ! Un exemple ? Dès que les comptes sont clôturés, nos services financiers se déchaînent pour un remake de la « Cage aux Folles », bref, tout le monde se met une plume dans le...

Mais, nous nous égarons car voici que passe le poste de rêve qui vous a été confié par Alice aux Pays des Merveilles...

Je déjeune avec Luc Besson...
Je « brainstorme » et je tutoie les acteurs... Et voilà que de somptueuses créatures me font des œillades... (En off, quelques salariés du sexe fort, surement mal intentionnés, nous ont soufflé que ce n'étaient pas des premières mains comme prévu).

Et puis stop, fini la rigolade ! Tout ne fonctionnerait pas sans un minimum de sérieux. Il faut quand même que les grands équilibres soient respectés. Et la fin de la récré a été sifflée en 2003...

Cette reprise en main et la fin des dépenses fastueuses injustifiées se sont soldées par un renouvellement de plus de 85 % du « top management ».

On se demande dans ces conditions, comment Canal+ a alors pu conquérir près de 5 millions d'abonnés avec autant de « crêpes ».

Depuis, grâce à cette image régénérée, les candidatures affluent dans une ambiance forcément jeune... Mais tout n'est pas facile au royaume des jeunes, car les places sont rares puisque la « soupe est bonne ».

L'heureux élu, adoubé après un parcours de sélection harassant, rentre alors dans le meilleur des mondes...

Maintenu en lévitation par un accompagnement sans failles des vestales des ressources humaines, ce jeune se forme alors aux dures réalités imposées par le client abonné.

Et pour maintenir sa performance et être reconnu comme « talent », il ne faudra surtout pas s'endormir dans une routine quotidienne, entrave aux comportements audacieux... Ce salarié-là devra être « mobile » s'il veut une carrière « fulgurante ».

C'est évidemment le seul chemin qui conduit aux plus haute marches du podium. Ces postes, si cruciaux pour l'entreprise et qui ne pourraient absolument pas perdurer sans des titulaires de qualité, les « non-talents » sont interchangeables, n'est ce pas ?

Ceux-là feront l'objet de tous les soins, et notamment d'un plan de succession qui nous apprend que Rodolphe Belmer et Maxime Saada sont en lice pour devenir « califes ».

Calife justement... Cette révélation faite au monde entier nous promet une collaboration forcément amicale, un esprit d’équipe sans faille, dans l’intérêt de tous. Imaginons Maxime interpelant notre président… « Monsieur le président, avec une ligne aussi élitiste, il est impossible d’accroître le nombre d’abonnés… » Pendant que Rodolphe : « Monsieur le président, il semble que les compétences de la force de vente soient insuffisantes pour commercialiser au mieux auprès du grand public, une ligne éditoriale digne de ce nom… »

Que du bonheur managérial…

Ajoutez à cet idyllique tableau une rémunération hors norme, élevée et stimulante pour les « bons salariés en CDI », enviés par les salariés de « seconde zone », sans comité d'entreprise ou de décodeur maison... Il ne manquerait plus que le paradis soit ouvert aux nuls...

Et vous, Mesdames, vous n'êtes pas oubliées, car tout est fait pour une vraie parité à Canal+… « Et puis une femme pourrait succéder à B. Meheut ? » Quelle bonne idée...

Comme nous, vous êtes nombreux à avoir ressenti un indicible sentiment de bien-être à la lecture de cet article. Avec un sourire béat, vous veniez de prendre la mesure du bonheur d’être ce salarié-là dans un monde de justice où la grande masse des « mauvais » ne sera pas récompensée.

De l'audace, de l'ouverture... Nous proposons que nos articles soit repris dans la revue de presse quotidienne... Ouvrons le débat, nous y sommes disposés.

En attendant éteignez l’ordinateur, et reprenez un travail normal...