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30 / 06 / 2011 | 71 vues
A Messaoud / Membre
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AXA et le mal-logement, une belle histoire d'argent

Qui a été l'un des principaux acteurs des ventes à la découpe ayant fait flamber les congés pour vente et diminuer l'offre de logements familiaux dans la capitale ?

Qui a obligé la Ville de Paris à lui racheter 900 logements pour éviter la mise à la rue de locataires avec des fonds publics qui auraient pu servir à construire du neuf ?

Qui avait, à Paris, un parc composé pour les trois quarts de logements d'habitation, et a choisi d'en transformer une bonne partie en bureaux (aujourd’hui le ratio est de 50/50) pour augmenter ses profits ?

C'est Axa, dont des mal-logés ont occupé le siège le 29 juin.

Par toutes ces activités, Axa a considérablement raréfié l'offre de logements privés accessibles sur la capitale, et a contribué en conséquence à la spirale de l'augmentation des prix des loyers, qui rend impossible l'accès à un logement décent et adapté à ses revenus pour la majorité des franciliens.

Ce mercredi 29 juin, le collectif des Mal-logés en Colère s'est fait expulser du hall du siège d'Axa, avenue Matignon à Paris.

L'hiver dernier, l'occupation d'un immeuble immense et vide depuis cinq ans mettait en lumière le rôle de l'assureur dans la crise du logement. À cette occasion, les dirigeants d'Axa ont alors mis en avant leur activité sociale en rappelant qu'ils étaient actionnaires majoritaires du bailleur HLM Logement français.

Nous venons donc aujourd'hui collectivement leur demander des comptes sur cette activité : en effet, il y a peu, lors d'une occupation de ce bailleur, on nous a notamment répondu que celui-ci n'était absolument pas en mesure de répondre à la demande de logements sociaux, ni à Paris, ni en banlieue et surtout pas pour les familles, car il n'y aurait pas de logement disponibles.

Pas étonnant : parmi les grandes décisions prises par le Logement français pour les prochaines années, il y a notamment la vente de 200 logements sociaux par an minimum. Le groupe prévoit certes la mise sur le marché de 1 800 logements en 2011 mais la moitié de ces logements sont en acquisition-conventionnement, ce qui signifie très peu de logements disponibles avant cinq ou dix ans pour les demandeurs, puisqu'il s'agit d'appartements occupés. De plus, la proportion de logements PLA-I (correspondant aux besoins de 70 % des Franciliens) y est faible et le groupe continue de construire des logements intermédiaires (PLI) et des PLS, trop chers pour l'immense majorité des demandeurs de logements sociaux.

Cette politique, qui n'est pas une politique sociale, va être étendue à d'autres bailleurs sociaux, puisque le Logement français est engagé dans une campagne de rachat du parc et des OPHLM des communes franciliennes, notamment celles qui ne respectent pas la loi SRU et souhaitent se désengager au plus vite de toute politique du logement, par exemple Saint-Maur-des-Fossés.

La direction du Logement français affirme qu'elle n'a pas les crédits nécessaires pour faire mieux et répondre à la demande des demandeurs de logement, mais son actionnaire, lui, s'enrichit en permanence avec sa politique immobilière qui crée le mal-logement.

À cela, les responsables du Logement français nous ont répondu qu'il fallait aller le dire directement à Axa. Nous avons suivi ce conseil.

Une délégation de demandeurs de logement a finalement été reçue après une heure de manifestation aux portes du sièges de l'assureur.

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