Principalement à temps partiel
Les services à la personne sont souvent présentés comme un vivier de nouveaux emplois. Or, malgré les campagnes de communications, le secteur peine à recruter. Et pour cause : les métiers des services à la personne figurent parmi les moins rémunérés, le plus souvent à temps partiel avec des horaires éclatés.
Les grandes entreprises font croire qu’elles embauchent sur des temps complets alors que c’est loin d’être le cas, prévient Alain Sklenard. Elles ne sont absolument pas capables de garantir un travail à plein temps à leurs salariés.
12 centimes, c’est trop peu
Concernant l’indemnité kilométrique, les magistrats ont jugé que son niveau était manifestement insuffisant : 12 centimes du kilomètre, c’est près de 4 fois moins que le barème appliqué par l’URSSAF et 3 fois moins que celui appliqué par le fisc. Un avenant à la convention collective a toutefois été ajouté en 2016. S’il fixe l’indemnité à 20 centimes du kilomètre, ce tarif reste bien en dessous des barèmes de l’URSSAF et du fisc.
Inflation d’heures complémentaires
Le Conseil d’État a également vu d’un très mauvais œil les dispositions faisant baisser à trois jours, le délai maximal avant lequel les salariés à temps partiel doivent être informés de la modification de leur horaire de travail. Également retoquée la disposition élevant à 33 % la limite des heures complémentaires que l’employeur peut imposer à ces salariés à temps partiel.
La loi limite le nombre d’heures complémentaires à 10 % de la durée hebdomadaire ou mensuelle du travail. Ces heures sont majorées de 10 %. Au-delà du 10ème des heures prévues dans le contrat de travail, la majoration grimpe à 25 %.
Travail de nuit et forfait-jours
Les magistrats ont également annulé toutes les dispositions concernant le travail de nuit (définition, modalité de compensation ou d’indemnisation, présence nocturne auprès des publics fragiles). En cause : l’absence de mesures concernant l’amélioration des conditions de travail mais également de dispositions garantissant l’articulation entre vie professionnelle nocturne et vie privée et de dispositifs assurant l’égalité hommes-femmes. Enfin, les dispositions concernant le forfait-jours ont été annulées.
Les deux responsables FO auraient souhaité que le Conseil d’État annule toutes les dispositions de la convention mais cette décision, aussi partielle soit-elle, a le mérite de changer la donne et les organisations patronales seront maintenant obligées de nous écouter.