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10 / 07 / 2025 | 12 vues
Thierry Bouvines / Membre
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Salaires en solde chez Ikéa

Les salariés d’Ikéa ne percevront aucune augmentation collective au 2025. Plusieurs magasins ont débrayé pour protester contre le résultat de ces NAO et contre les conditions de travail.

 

Ikéa célèbre l’été avec ses clients, mais pour les salaires, ce serait plutôt l’hiver. Ces derniers jours, dans plusieurs magasins, des salariés ont débrayé pour leurs rémunérations et leurs conditions de travail, alors que se tiennent les NAO.

 

Quand les syndicats demandent une mesure générale d’augmentation de 5%, la direction répond 0% et ne propose que des mesures individuelles à la tête du client, indique Sébastien Heim, délégué syndical central FO d’Ikéa.

 

Le dernier projet d’accord présenté par l’entreprise le 18 juin, après quatre réunions de négociation, prévoit que seuls seraient revalorisés les salariés ayant atteint et dépassé leurs objectifs : l’augmentation serait de 1,6 % si le salarié atteint son objectif ; 2,4% s’il le dépasse. Rien n’est prévu dans les autres cas.

 

Un employé sur 10 ne percevra aucune augmentation

 

Or la proportion de salariés dans chaque catégorie est « prédéfinie », explique Dominique Nikonoff, délégué syndical central adjoint FO. Il en résulte que 10% des employés ne percevront aucune augmentation de salaire (ni individuelle, ni collective) en 2025, et que seuls 17% bénéficieront d’une augmentation de 2,4%. En revanche, 30% des cadres seront revalorisés de 2,4%. En conséquence,  la majeure partie du budget d’augmentation est captée par les seuls cadres, constate Sébastien Heim.

 

La proposition de la direction est d’autant plus injuste qu’une prime pour les directeurs d’établissement a récemment été requalifiée en salaire par la Cour de cassation, au détriment de l’enveloppe salariale, soupçonne Dominique Nikonoff. A noter qu’entre le début et la fin des négociations, la direction n’a fait évoluer sa position qu’à la marge : 0,1 point en plus pour les salariés à l’objectif ; 0,1 point en moins pour ceux qui le dépassent.

 

L’accord est désormais à la signature. Mais dans ces conditions,  FO ne signera pas, déclare Sébastien Heim. Sans présager de la position des autres syndicats, il est probable que l’accord ne sera pas validé.

 

Conditions de travail difficiles

 

La politique salariale d’Ikéa consiste à coller à l’inflation, explique Dominique Nikonoff. Celle-ci était de 2% en 2024. Cela ne couvre pas les hausses des prix de l’électricité et du chauffage, analyse-t-il. Les salariés qui ne seront pas augmentés du tout vont même perdre du pouvoir d’achat. Et comme la grille des salaires, qui démarre « quasiment au Smic », ne progresse que d’une dizaine d’euros entre deux niveaux, les salariés ne peuvent pas compter sur le fait de progresser dans la carrière pour faire progresser leur revenu. De son côté, Ikéa a réalisé 3,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France en 2024.

 

 La direction affiche un mépris total pour les salariés, au regard des efforts qu’ils consentent, déclare Sébastien Heim. Les conditions de travail sont en effet difficiles. Dominique Nikonoff évoque des colis de 55 kilos à transporter, des dos cassés à 34 ans,  un taux d’absentéisme qui devrait alerter l’administration. Au-delà des rémunérations, ce sont les conditions de travail qui font sortir les salariés dans la rue, estime-t-il.

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