Participatif
ACCÈS PUBLIC
17 / 07 / 2009 | 62 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
Articles : 4197
Inscrit(e) le 16 / 11 / 2007

Total : un alternant et un salarié tués par l’explosion de Carling, manque d’expérience ?

C’est un alternant de 21 ans qui suivait une formation d’un an à ENSPM (École Nationale Supérieure de Pétrochimie et des Moteurs) et son tuteur un salarié de 29 ans qui ont été tués par l’explosion d’un vapocraqueur de Total Petrochemicals à Carling (Moselle). Une formation qui se déroule à 50 % sur le terrain où l’alternant ne doit théoriquement jamais intervenir seul.

La procédure automatique ne fonctionnant pas Est-ce que l’intervention consistant à redémarrer à l’aide d’une perche le vapocraqueur, qui s’était arrêté après des orages, devait être conduite par un alternant et un jeune salarié son jeune tuteur ? L'enquête devrait déterminer qui faisait quoi.

  • « Il y a un problème de perte des compétences et de l’expérience. Les plus âgés sont de plus en plus tentés de profiter des conditions de départs qui leurs sont proposées. Cela pose la question de la sécurité », estime Jean-Michel Petit, secrétaire général de la fédération des industries chimiques CGT. En mars dernier, Total a en effet annoncé la suppression de 600 postes dans le raffinage et la pétrochimie d’ici 2013 sur la base du volontariat.


L’erreur humaine n’est pas exclue. « Il y a quatre ans, sur le même site, un opérateur avait eu l’initiative d’inspecter une cuve vide de benzène (mais encore saturée de vapeurs) en craquant une allumette pour s’éclairer. Bien mal lui en a pris, il est ressorti sans tête de son inspection », se souvient Amaury de Villeneuve, expert indépendant intervenu pour une mission de contrôle sécurité peu de temps après ce drame. À l’époque, l’expert souligne que les normes de sécurité étaient parfaitement respectées. Et celui-ci d’ajouter, « mais la question se posait de savoir comment maintenir ces conditions de sécurité sur un site dont l’avenir est loin d’être gravé dans le marbre. Le coût de la maintenance était particulièrement lourd sur la plus vieille des trois chaudières, qui a été installée il y a 40 ans ».

En 2004, Total a fait le choix de conserver son pôle pétrochimique qui emploie près de 2 000 salariés en France dont 800 sur Carling mais l’inquiétude est grande entre la concurrence des usines du Golfe Persique et la baisse de la demande de PVC. Si le site est depuis quelques années en situation de sous-production, la direction de la communication rappelle qu’il n’y pas eu pour le moment de chômage technique. La sous-production serait-elle un facteur de risque ? Non, estime Amaury de Villeneuve : « cela ne fait que décaler les opérations de maintenance. »

Pas encore de commentaires