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Total rachète Direct Énergie : risque d'affaiblissement du statut des industries électrique et gazière
Les groupes Total et Direct Énergie ont annoncé hier que le premier avait décidé de racheter Direct Énergie, avec le plein accord de ce dernier.
Cette annonce intervient dans un contexte de mise en concurrence accrue dans notre secteur puisque la fin des tarifs réglementés de gaz, que notre organisation syndicale conteste, doit notamment être prochainement actée dans le projet de loi PACTE.
Cette annonce intervient également au moment où les acteurs historiques tant en gaz qu’en électricité ont perdu des parts de marché très significatives.
Notre fédération rappelle son opposition à cette concurrence qui n’a strictement rien apporté à notre pays, aux usagers-clients et aux salariés.
Dans ce contexte, l’arrivée massive de Total qui, partant d’une position dominante en France sur le pétrole, se développe dans le gaz (achat des activités GNL d’Engie) et maintenant dans l’électricité nous interroge fortement sur les conséquences concrètes pour nos entreprises et les salariés du secteur.
Sur les entreprises, la question se pose de savoir si Total va œuvrer en faveur d’une déréglementation plus forte du secteur, comme l’avait fait Direct Énergie. Pour ne prendre que l’exemple des tarifs réglementés de l’électricité, doit-on croire le président de Total qui a dit publiquement que ces tarifs ne le gênaient pas ou celui de Direct Énergie qui les
conteste en justice ?
De même, quelle position Total va prendre sur les concessions hydroélectriques, sachant que Direct Énergie milite pour cette mise en concurrence, ce que notre fédération conteste avec l’ensemble des autres organisations syndicales de la branche.
Sur les questions sociales, la question se pose de l’attitude de Total qui avait été à l’origine des dispositions de la loi NOME affaiblissant le statut des industries électrique et gazière.
Plus que jamais, notre fédération considère que ce n’est pas avec des opérations de Monopoly financier qu’on améliorera la situation du service public, des usagers et du personnel.
Cela renforce encore plus notre revendication d’un bilan contradictoire de cette déréglementation qui est un échec retentissant.
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