Quand ils vont au contentieux, une fois sur deux, les employeurs obtiennent une révision à la baisse ou tout simplement une annulation du taux d’incapacité attribué aux salariés victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Ainsi, les directions récupèrent plus de 400 millions chaque année en s’organisant de plus en plus en mode « class action » dans les 26 tribunaux du contentieux de l’incapacité. Ils profitent des nombreuses failles de cette instance modifiée en 2002. Interview d’Anne-Juliette Tillay, juge assesseur salariée au tribunal du contentieux de l’incapacité de Paris et déléguée syndicale UNSA chez AXA, venant de soutenir un mémoire dans le cadre d’une certification à Sciences-Po sur la nécessaire évolution de cette instance où seul un tiers des salariés obtient une « ridicule » révision à la hausse du taux et donc des pensions.