Le travail dominical s'est avéré un observatoire social de premier plan pour analyser la lutte entre syndicats et grandes enseignes depuis plus de quinze ans années. Plongée dans le cas de Monoprix, avec des représentants du personnel qui demandent du personnel en renfort le lundi matin pour parer aux désagréments des ouvertures en mode autonome sans salariés (...)
L’existence d’une convention collective, présumée valide, ne suffit pas à établir que les conditions légales de recours exceptionnel au travail de nuit sont satisfaites (...)
Avec des organisations qui mutent de plus en plus rapidement, des délais de consultation qui appellent des avis toujours plus rapide, la volonté de réduire le nombre d'instances représentatives rallie chaque année plus de candidats parmi les grandes entreprises. Peut-on soupçonner les directions de vouloir rogner sur les moyens syndicaux ? Quels sont les garde-fous possibles pour ce chantier ?
Le droit d’opposition, une arme légale qui fâche les directions, les syndicats signataires et parfois les salariésRodolphe Helderlémar 08/10/2013 - 23:09
Rares sont les syndicats qui peuvent se permettre le luxe de faire tomber des accords à eux tout seuls en faisant jouer leur droit d’opposition. Avec plus de 51 % des voix, la CGT de Monoprix a successivement planté un accord d’intéressement au début de l’année puis l’accord sur le « travail en soirée » en septembre, au grand dam de la direction et des syndicats signataires. Quand plusieurs syndicats font alliance pour sortir un droit d’opposition, c’est souvent avec des motivations différentes. Le point sur un droit fort, à manier avec précaution, au risque de frustrer les salariés concernés par les accords dénoncés. Surtout quand la direction n’ouvre pas une nouvelle négociation.
La CGT, qui pèse plus de 50 % des voix chez Monoprix, a fait jouer son droit d’opposition sur l’accord encadrant l’ouverture de 94 magasins jusqu’à 22h00.
Dans une décision rendue jeudi 10 février 2011, le TGI de Paris a ordonné aux sociétés Monop, Avidis, Touaztis et Zoveco Dis, qui exploitent des magasins sous enseignes Monop, Franprix et G20, de respecter les règles sur le repos dominical en vigueur à Paris, sous astreinte de 6 000 € par infraction constatée.
La colère grandissait depuis un moment. Depuis le 13 avril dernier, elle prend forme. Ce jour-là, plus de 150 délégués des établissements parisiens du commerce se sont réunis en assemblée générale de l'intersyndicale à Paris (CLIC-P). Six organisations (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO et SUD) y ont pris part.
Le 2 juillet, une salariée du nettoyage a été agressée au Monoprix Bièvre (75013) en pleine après-midi. Les salariés débrayaient le lendemain et obtenaient un agent de sécurité supplémentaire, la sécurisation de la porte de secours et de l’entrée du personnel (avec alarme) et un digicode à la porte de réserve.