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14 / 01 / 2019 | 211 vues
Cgt Macif groupe / Membre
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Sous-effectifs dans les agences de la Macif : un phénomène inquiétant

Le problème de manque d'effectif dans les agences de la Macif, notamment en Île-de-France, devient très inquiétant. Ce phénomène avait déjà été détecté par les élus CGT et il s'accélère. Si le manque d'effectif existait déjà dans les agences avant 2018, ce phénomène s'est aggravé.

Fin de l'équipe d'itinérants

Auparavant, lorsque des effectifs étaient sous-dimensionnés, des arrêts-maladie et des conseillers en formation, la direction commerciale bénéficiait d'une équipe d'itinérants (une trentaine de conseillers) qui se déplaçaient dans toute l'Île-de-France pour aider les bureaux les plus en difficulté. C'est ce qui permettait au système de tenir.
 
En 2018, la direction de la Macif a décidé de supprimer ce service sans anticipation et sans suivi des conséquences. Les élus CGT ont clairement averti la direction des conséquences de l'arrêt de ce service mais, une fois encore, ils n'ont pas été écoutés.
 
Aujourd'hui, de nombreuses agences sont en sous-effectif et certains salariés sont au bord de l'épuisement professionnel.
 
Si, auparavant, il y avait régulièrement des questions concernant les effectifs de quelques agences lors des séances plénières en CE, DP et au CHSCT, il s'agit aujourd'hui d'un problème général et bien des agences sont en passe de subir ces problèmes. 
  • Certaines agences (comme Châtillon ou Bourg-la-Reine, par exemple) ont dû régulièrement fermer 15 jours en 2018 pour cause de sous-effectif.
Certaines agences ne tournent que grâce à l'envoi journalier de conseillers d'autres agences, elles-mêmes bien souvent en effectifs limités.
 
Les managers ne sont pas en reste puisque dans l'agence de Sarcelles, par exemple, un responsable a été affecté à la réception quasi quotidiennement durant une période pour renforcer les effectifs et s'occuper de l'accueil. Ils bouchent eux aussi les trous et, de ce fait, ne peuvent plus réaliser leurs missions de management de proximité.

Recrutements non anticipés

La DRH n'anticipe pas les départs et laisse la situation perdurer si bien que les arrêts maladie de conseillers au bout du rouleau se multiplient. Elle se contente de recruter des intérimaires, éjactables à tout moment, qui n'ont que des formations succintes et les place à l'accueil pour  pallier aux situations les plus urgentes.

Bien souvent, la direction peine à trouver des gens pour renforcer les effectifs et les appels d'offres en interne ne sont pas pourvus. Les raisons sont diverses mais de nombreux téléconseillers qui souhaitaient jusqu'alors évoluer en partant dans une agence ne veulent plus y aller car la pression est trop importante (nombre croissant de produits à vendre et distribuer, difficulté pour poser ses congés, objectifs inatteignables etc.).
 
Aussi, la direction doit trouver des gens venant de l'extérieur. Ces gens n'ayant pas la culture de l'entreprise ou la connaissance des produits ont besoin d'être formés et le temps qu'ils soient réellement opérationnels est rallongé. 
 
Les recrutements ne sont pas anticipés et la direction des ressources humaines a toujours un train de retard. Bien souvent, le temps qu'elle recrute quelqu'un dans un bureau en sous-effectif, un salarié part à la retraite ou est muté et la situation ne s'améliore jamais.

Ces problèmes sont d'autant plus mal vécus par les conseillers que la direction ne montre aucune empathie envers eux et leur demande de vendre toujours plus, comme les autres, sans tenir compte de ces manques d'effectifs.
 
Le problème est également que la direction a artificiellement fixé le nombre idéal de réceptions par jour et par conseiller à 17 (ce qui est énorme). Ces chiffres ne sont que des moyennes et aucun bureau n'atteint ce chiffre gigantesque aujourd'hui. À noter que 60 % du chiffre d'affaires est réalisé dans les agences.

Droit d'alerte

Un droit d'alerte est en cours dans l'agence de Châtillon pour conditions de travail dégradées et sous-effectifs chroniques. Psychologiquement, le fait d'être en sous-effectif a un effet très fort sur les conseillers : cela provoque du stress lorsque les salles d'attente se remplissent et que l'on n'est pas en nombre suffisant ; cela inquiète les salariés qui ont peur de se faire reprocher leur manque de réalisation de vente parce qu'ils doivent enchaîner les visites et cela entraîne bien sûr une fatigue physique et morale.
 
Les élus CGT alertent pourtant la DRH de ces problèmes récurrents depuis très longtemps, que ce soit en DP, en CE et en CHSCT. Les agences de Sarcelles, de Saint-Denis, de Vitry, d'Élancourt, de Guy Môquet et d'Antony entre autres sont actuellement en sous-effectifs graves. Et de nombreuses autres sont sur le point de l'être.
 
Les salariés nous font part de leur fatigue et de leur peur de l'avenir. Alors que les salariés subissent ces sous-effectifs, le nombre de tâches qui leur est confié augmente sans cesse : rapport des ventes, relance des devis, prises de rendez-vous, temps forts etc. Pendant ce temps, de nombreuses modifications s'enchaînent aussi : nouveaux logiciels, arrivée des tablettes, nouveaux formats d'agences (NFA) et fin de la gestion des sinistres par les conseillers. Tant et si bien qu'ils ont toujours la tête sous l'eau, entre pression commerciale, tâche habituelles et nombreux changement du moment.
 
À ce jour, aucun suivi n'a été mis en place au niveau national ou régional par la direction des ressources humaines pour mesurer les conséquences de ces changements et l'état psychologique et moral des conseillers.
 
Lors de leurs visites dans les agences, les élus CGT entendent trop souvent la même chose : « je suis fatigué. Cela devient trop dur. On nous en demande trop. On n'arrive plus à suivre. La direction a-t-elle prévue un recrutement bientôt ? » etc.

Faudra-t-il un drame pour que la direction réagisse ?

Pendant ce temps, la direction a mis une nouvelle organisation du temps de travail en place, avec 37 heures hebdomadaires qui va, nous le craignons, dégrader encore les conditions de travail des conseillers en agence.

 
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