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Signature d’un accord européen sur le vieillissement actif et l’approche intergénérationnelle
Début décembre, les partenaires sociaux européens (CES d’une part, Business Europe, UAEPME et CEEP de l’autre) ont conclu un accord cadre autonome sur le vieillissement actif et une approche intergénérationnelle.
Cet accord, qui figurait dans le programme de travail des partenaires sociaux européens pour la période 2015-2017, est le résultat de 9 mois de négociation. Il s’agit du premier accord conclu depuis 6 ans, le dernier accord de ce type remontait à 2010 avec l’accord (volontaire) sur les marchés du travail inclusifs.
Cet accord se situe dans la nécessité de maintenir de bonnes conditions de travail tout au long de la vie pour pouvoir travailler jusqu'à l’âge légal de la retraite en bonne santé.
Ainsi, il entend proposer à tous les niveaux des approches et/ou des mesures pratiques pour promouvoir et gérer le vieillissement actif de manière efficace.
Pour ce faire, il instaure une évaluation de la démographie de la main d'œuvre, de sorte à avoir une réelle connaissance de la situation des entreprises pour pouvoir prendre les mesures nécessaires.
Il propose des ajustements pratiques de l’environnement de travail pour prévenir ou réduire les contraintes physiques et mentales excessives à l’égard des travailleurs. Il combat la discrimination par l'âge, souligne la nécessité de mettre en place des équipes intergénérationnelles et s'il propose des mesures spécifiques, il ne se limite pas aux travailleurs âgés.
Enfin, il insiste sur la nécessité de la formation tout au long de la vie ; les partenaires sociaux s’engagent à faciliter un accès équitable aux travailleurs (indépendamment de l’âge) à une offre suffisamment large de formations.
La délégation syndicale menée par la CES aurait voulu un accord plus précis et plus contraignant. Malgré une délégation d'employeurs hostile à des dispositions contraignantes, rechignant à prendre en compte la représentation du personnel et favorable à une approche plus individuelle, la CES considère qu’elle a réussi à intégrer dans l’accord l’ensemble de ses demandes.
Au-delà de cette négociation, une réflexion s'ouvre sur l’avenir du dialogue social européen dans la perspective du prochain programme de travail. En effet, la dynamique du dialogue social a été affaiblie du fait de la crise mais aussi d'un moindre engagement de la commission et d’une attitude peu constructive de la part des employeurs.
Pour notre organisation syndicale, il est temps de se demander si le dialogue social européen ne doit pas changer d’outils ou de format pour être plus efficace.