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30 / 04 / 2013 | 4 vues
Sylvain Thibon / Membre
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Relation clients délocalisée au Maroc, rumeurs sur l’informatique en Inde : Canal+ exporte ses emplois...

Relation clients délocalisée au Maroc, rumeurs sur l'informatique en Inde : 3 syndicats de Canal+ sur 4 s’engagent pour la défense de l’emploi en France et l’avenir de nos centres internes.

Après la découverte d’un contrat off-shore concernant le développement d’une activité de la relation clients au Maroc avec nos prestataires, notre syndicat continue de mobiliser contre cette idée de délocalisation car elle va contribuer à détruire des emplois en France, sans répondre aux objectifs de qualité dans le traitement de la relation avec nos millions de clients en France.  

Le chiffre de 5 millions de chômeurs vient d’être dépassé dans l’Hexagone, 300 000 chômeurs de plus en un an, 1 300 personnes viennent grossir chaque jour les cohortes de Pôle Emploi  et l’on ne trouverait pas en France des salariés acceptant de travailler pour Canal+ ou ses prestataires afin de répondre aux 11 millions de clients de notre entreprise ?

C’est dans ce contexte social très tendu que notre syndicat, la CGC médias (avec la CFDT et  la CGT de Canal+) a décidé de poursuivre ses actions et d’interpeller notre actionnaire Vivendi. Le syndicat UNSA+Libres ne s’est pas associé à cette démarche intersyndicale pourtant essentielle pour la défense de l’emploi en France et pour l’avenir de nos deux centres internes de la relation clients de Rennes et de Saint Denis. Plusieurs milliers d’emplois pourraient être fragilisés ou disparaître si cette décision venait à être confirmée.  

Notre actionnaire est doublement concerné par ce projet de délocalisation de l’emploi au Maroc. En effet, Vivendi est actionnaire à 100 % de Canal+, notre holding pèse sur les choix stratégiques de ses filiales.

  • Seconde raison, Vivendi a bénéficié ces dernières années de plusieurs milliards d’euros d’économies d’impôts au titre du bénéfice mondial consolidé. En contrepartie de cette réduction d’impôts, Vivendi s’est engagé dans la création d’emplois.


Ce système d’optimisation fiscale est toujours d’actualité. Depuis quelques semaines, Vivendi réclame à l’État français près de 500 millions d’euros, toujours dans la cadre de ce bénéfice mondial consolidé. Combien d’emplois dans Vivendi et ses filiales à ce tarif ?


Depuis 2004, Vivendi bénéficie de cet avantage fiscal important et s’est engagé en contrepartie à créer de l’emploi, notamment dans le domaine de la relation clients… Depuis cette date, des milliers d’emplois ont ainsi été créés dans ce secteur d’activités à Douai, Belfort, Dreux, Châtellerault, Chalon… Partout en France, Vivendi a mené une politique intelligente permettant à des milliers de personnes de retrouver du travail. À présent, l’une de ses plus importantes filiales exporterait ces emplois au Maroc pour ses propres affaires ? Comment comprendre ou interpréter ce désengagement social, cette incohérence stratégique? Le départ de Jean-Bernard Levy de la direction de Vivendi sonne-t-il le glas des engagements sociaux et moraux pris depuis 2004 ?  

Rumeurs sur l'informatique

Les emplois de la relation clients pourraient ne pas être les seuls concernés. Des rumeurs persistantes ont annoncé le voyage de Jo Guegan (patron des services techniques de Canal+) et d’Olivier Urcel (patron de la direction informatique du groupe) en Inde. Si ces rumeurs se confirmaient, ce serait en fait un vaste plan de délocalisation de l’emploi qui serait en cours. L’Inde n’est pas inconnue de nos services techniques. Ce pays et ses ingénieurs avaient déjà été mis à contribution il y a quelques mois dans le cadre de la modernisation de nos installations techniques. Il ne faudrait pas que ce passage ponctuel se transforme en installation durable. Il est temps de clarifier la stratégie en matière d’emplois et réaffirmer que Canal+ doit favoriser le maintien de l’emploi en métropole pour l’ensemble de ses affaires.
 
Emploi et qualité de service, c'est en France que ça doit se passer.

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