Organisations
Pour ouvrir ses bibliothèques le dimanche, la Ville de Metz fait preuve d’amateurisme
C'était une idée lancée par Aurélie Filippeti. L'ancienne ministre redevenue députée avait proposé un sous-amendement pour ouvrir les bibliothèques le dimanche en même temps que les commerces dans le cadre des discussions de la loi Macron (lire ici). Sous-amendement adopté par l'Assemblée nationale avec le soutien du gouvernement.
Une initiative reprise au bond par Dominique Gros, maire de Metz. Une ville qui compte Aurélie Filippetti parmi ses élus. Dans la ligne de mire de Dominique Gros, l’ouverture le dimanche de la bibliothèque Verlaine, dans le quartier du Pontiffroy. Problème : l'édile ne sait pas trop comment s'y prendre, hésitant entre volontariat ou intégration dans le cycle de travail. Quant à la rémunération, là aussi, ça flotte dans la Moselle car la mairie de Metz propose soit des heures supplémentaires, soit une prime (non encore définie) voire une simple récupération pour les cadres. Enfin, pour faire tourner la boutique, la municipalité oscille entre embauche de vacataires et pas de vacataires du tout. Ça sent un peu l'amateurisme.
Ces curieuses propositions révélées par Le Républicain Lorrain seront soumises par les syndicats au vote du personnel concerné par ce projet, à savoir les agents de toutes les bibliothèques du secteur, les agents d’entretien ainsi que les informaticiens. Ils devront choisir l'une de ces quatre propositions : la première consistant à ouvrir « sur la base du volontariat avec embauche de vacataires et paiement en heures supplémentaires pour les agents et récupération pour les cadres » alors que la seconde option évacue l'embauche de vacataires. La troisième propose l’intégration du dimanche dans les 36 heures hebdomadaires avec embauche de vacataires et primes. Enfin, la dernière repose aussi sur l'intégration du dimanche dans les 36 heures hebdomadaires mais sans embauche de vacataires (lire ici).
Comme on le voit, la Ville de Metz ne sait pas trop sur quel pied danser, ses propositions se faisant sans embauche supplémentaire et à moyens constants. Par exemple, le volontariat est un principe absurde pour faire fonctionner un équipement public qui suppose que les jours où l'on manque de volontaires, le service cesse d’exister ? Quant à intégrer l’ouverture du dimanche dans le cycle de travail hebdomadaire, cela impliquerait de fermer un autre jour ou réduire l'activité en semaine. À moins de casser le code du travail en supprimant les deux jours de repos hebdmadaire. On se demande bien ce qu'en penserait la frondeuse Aurélie Filippetti.
En fait, il existe une cinquième proposition qui sera soumise aux bibliothécaires messins qui pourrait mettre tout le monde d'accord : c'est le « non à l’ouverture du dimanche ». Une position soutenue par les organisations syndicales CGT, CFDT et FADPT, lesquelles ont d’emblée « fait savoir unanimement le refus de travailler le dimanche et encore moins sans compensation salariale ». Résultat du vote dans la semaine.