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19 / 05 / 2020 | 148 vues
Jacques Mosse-Biaggini / Membre
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Toujours pas de prêt garanti pour Conforama : 30 000 emplois en jeu

La crise du covid-19 n’a épargné personne et Conforama (encore 9 000 salariés en France, 15 000 dans le monde ) risque d’en être l'une des plus importantes victimes, ainsi que les très nombreux salariés (environ 20 000) de l’écosystème des fournisseurs, fabricants et prestataires gravitant autour de Conforama.
 

Suite aux difficultés engendrées par les errances d’un actionnaire, le groupe Steinhoff International, Conforama commençait à aller mieux, après une restructuration lourde : des résultats très satisfaisants au dernier trimestre 2019 et au début du premier trimestre 2020. Jusqu’au début de la pandémie, qui a mis tous les efforts des salariés à bas, déjà traumatisés par un PSE pour 1 900 d’entre eux.
 

Se fiant à l’engagement du Président de la République, pour qui « aucune entreprise ne restera sur le carreau », la direction générale de Conforama a fait appel à l’État, au comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), pour obtenir le fameux « prêt garanti par l’État » destiné aux entreprises ayant souffert de la pandémie.
 

Après plusieurs semaines de tractation, la situation est figée : sur les 4 banques sollicitées, 2 d’entre elles (HSBC et BNP Paribas) se font tirer l’oreille alors que l’État est allé jusqu’à passer le niveau de garantie de 80 à 90 %, amoindrissant d’autant le montant imputé aux banques.
 

BNP Paribas s’est même distinguée la semaine dernière en ne participant pas à une réunion organisée par le CIRI, sans aucune explication, preuve évidente d’un désengagement qui ne dit pas son nom.

 

À qui profite le crime ?

 

Nous parlons de crime car, sans ce PGE, Conforama risque d’être livré à un repreneur rapace qui s’empressera de découper notre entreprise en tranches, avant de la liquider définitivement.
 

La fin d’une entreprise plus que cinquantenaire plébiscitée par les Français : pour qui et pour quoi ? Des dizaines de milliers d’emplois sacrifiés, pour qui et pour quoi ? Notre organisation syndicale interpelle les banques (notamment BNP Paribas) pour qu’elles renoncent à organiser cette casse sociale épouvantable.
 

Nous rappelons qu'en 2008, cette banque qui n’est pas solidaire aujourd’hui a bénéficié d’une aide de l’État de près de 6 milliards d’euros pour éviter son démantèlement. À comparer avec les quelques millions qu’elle refuse de garantir pour la survie de Conforama.
 

Notre syndicat demande à l’État (notamment au Ministère de l’Emploi et au Ministère de l’Économie et des Finances) de poursuivre leur action pour garantir la sauvegarde des 30 000 emplois ent jeu dans cette affaire.

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