Dans sa collection des guides managériaux, l’observatoire de la MNT produit régulièrement un certain nombre d'études visant à :

• éclairer les enjeux actuels des ressources humaines, du fonctionnement des collectivités, du management et de la santé au travail ;
• aider les collectivités à approfondir des sujets difficiles, à mieux maîtriser les risques sanitaires et professionnels et à améliorer l’environnement social.

Intitulée « réintégrer le collectif et réussir à reprendre le travail après un arrêt long », la dernière étude publiée récemment a été réalisée en partenariat avec l’Institut national des études territoriales (INET) et l’association des administrateurs territoriaux de France (AATF). Elle porte sur les arrêts d’une durée supérieure à 30 jours.
 

Elle vise notamment à « démontrer la pertinence et l’importance, pour les employeurs publics, d’une posture pro-active face à l’absentéisme de longue durée ».

La survenance de ces arrêts longs révèle des situations diverses. En effet, la maladie, les risques psychosociaux ou encore la maternité peuvent engendrer des phénomènes de désinsertion professionnelle pour les agents concernés. Si ceux-ci ne sont pas pris en compte suffisamment en amont, ils peuvent se solder par une prolongation de l’arrêt maladie ou par une impossibilité pour l’agent de reprendre son poste du fait notamment d’une reprise du travail non préparée. Enfin, ils risquent de mettre l’équipe de l’agent en arrêt sous tension, lequel doit gérer une charge de travail plus importante en son absence.

Principaux constats
 

Vieillissement des agents territoriaux, carrières qui s’allongent, pénibilité des métiers et transformation de l’environnement de travail sont autant de faits générateurs « d’absences plus fréquentes et plus nombreuses ». Ces  absences de longue durée mettent le management et les équipes sous tension et, si elles ne sont pas prises en compte suffisamment en amont, engendrent des phénomènes de désinsertion professionnelle pour les agents concernés.

En 2018, 41 % des agents publics locaux ont été absents au moins une fois et 9 % des effectifs ont été absents en permanence pour maladie. Le taux d’absentéisme a augmenté de 33 % en dix ans. La durée d’absence a fortement augmenté ces trois dernières années (47 jours en moyenne en 2019, contre 39 jours en 2017)
 

Comment détecter et éviter ces situations ? À partir de quand agir et comment ? Qui doit intervenir, tout en trouvant le bon équilibre entre maintien du lien et comportement intrusif ?

Les auteurs formulent ainsi des pistes de réflexion à l’intention des managers, en mettant les bonnes pratiques observées en avant.
 

Ils préconisent d’agir « avant, pendant et après l’arrêt de l’agent ».

« Avant l’arrêt », pour systématiser la prévention : l’objectif est alors d’améliorer la connaissance qu’a la collectivité des métiers et des facteurs de risques afin, le plus en amont possible de la carrière professionnelle, d'intégrer les facteurs de désinsertion professionnelle, d’aborder le sujet de l’usure professionnelle et d'ainsi favoriser les parcours de mobilité.

« Pendant l’arrêt », pour accompagner l’agent et le manager : l’objectif est de préserver le lien social et au travail, de faciliter la reprise du travail et d’envisager les aménagements de poste nécessaires.

« Après l’arrêt », pour anticiper et poursuivre l’accompagnement : l’objectif est enfin, au sein de commissions de suivi par exemple, de coordonner les différents acteurs permettant d'efficacement accompagner le retour de l’agent et d’identifier les missions et les postes disponibles pour accueillir des agents en reclassement professionnel le plus en amont possible.

(*) Éléments complets de cette étude : http://www.mnt.fr/wp-content/uploads/2020/11/2020_MNT_148x210-Cahier_OST_23_BD.pdf.

PS : Pour mémoire, voir aussi l'étude de Malakoff Médéric sur l'observations des arrêts longs : https://newsroom.malakoffhumanis.com/actualites/malakoff-humanis-presente-les-resultats-2020-de-son-barometre-annuel-absenteisme-maladie-545f-63a59.html.