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10 / 02 / 2025 | 53 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Quels enseignements à tirer du nouveau concours INSP (ex ENA)

Chaque année, le président  de jury des concours rédige un rapport qui s’adresse aux candidats ainsi qu’aux centres de préparation et à leurs intervenants. Il expose les principales observations du jury et les insuffisances qui ont pu être relevées chez les candidats qui n’ont pas été reçus.


Le rapport du jury (présidé par Jean-François Verdier, inspecteur général des finances) du concours 2024 de l'INSP (L'Institut national du service public) (ex-ENA) a été mis en ligne la semaine dernière.(*) 

 

Quelques éléments statistiques : 
 

Nombre de candidats inscrits :


— Concours externe + concours « Talents » (double inscription possible) : 1342 (dont 169 bi-inscrits et 27 inscrits au seul concours talents)
— Concours interne : 548
— Troisième concours : 174
— Docteurs : 95
— Total : 2159


Nombre de candidats présents à la dernière épreuve :


— Externe et Talents : 771 + 14
— Interne : 297
— Troisième concours : 92
— Docteurs : 63
— Total : 1237


Nombre de candidats déclarés admissibles :


— Externe et Talents : 80 (71 + 16 dont 7 « bi-admissibles »)
— Interne : 48
— Troisième concours : 15
— Docteurs : 9
— Total : 152

 

Nombre d’entretiens réalisés :
 

150 (deux candidats admissibles du concours docteurs ayant renoncé avant les épreuves d’admission)
Nombre de candidats admis : 60
Taux de féminisation : 40 %

 

Les observations et enseignements à tirer de ce premier concours INSP :
 

Pour le rapporteur, "il  est paradoxal de se poser une question qui devrait aller de soi après plusieurs décennies d’existence de l’institution destinée à recruter les hauts fonctionnaires de l’Etat. Malheureusement, force est de constater qu’un grand discours fondateur de ce que doit être l’Etat au XXIème siècle fait encore défaut."

 

Des épreuves écrites parfois décevantes


D’une façon générale, le jury ne peut que constater que les remarques de ses prédécesseurs concernant le niveau général des épreuves écrites restent toujours valables :

-méconnaissance apparente et trop souvent présente dans les différentes copies, de principes essentiels du droit public ou d’économie ;

-absence (ou oubli ?) de données illustrant des propos comme des données chiffrées ou des théories économiques ou encore d’exemples de jurisprudence ;

-absence de prises de position ou de recommandations lorsque celles-ci sont demandées ;

-absence de réponse à la ou aux questions posées quand bien même les éléments figurent intégralement en général dans les dossiers fournis ;

-absence enfin de conclusion, voire de plan…


Sur les épreuves orales:
 

Comme il a déjà été  noté dans les rapports des jurys des années antérieures, malgré les grandes qualités de la plupart des candidats , le jury ne peut que regretter qu’un trop grand nombre hésitent à prendre position, probablement de peur de ne pas donner la bonne réponse à une question ;

 

Le reproche, récurrent lui aussi,  fait à la majorité des candidats, c’est celui du trop grand formatage des réponses, liés sans doute à la grande homogénéité des organismes de préparation au concours. 

 

Quelques suggestions du jury:
 

- Modifier radicalement l’épreuve d’anglais

- Améliorer la structure du concours docteurs

- Réflexions à mener sur les « questions à réponses courtes »

- Renforcer le poids des épreuves d’admission

- Travailler sur le reproche récurent lié au trop grand formatage des réponses de nombreux candidats aux mises en situation. Cette « quasi-robotisation » de l’introduction de ces réponses nuit, selon le jury, à la mise en valeur des réelles qualités des candidats, qualités masquées par des présentations trop artificielles.

 

(*) Vous pouvez télécharger le rapport du jury 2024 de l’INSP (ex-ENA).

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