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03 / 06 / 2024 | 75 vues
Eric Gautron / Abonné
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Nouvelles menaces sur les jours de carence

Revoila le serpent de mer des jours de carences qui revient par une nouvelle idée portée par le gouvernement : l’auto déclaration.


Le principe est simple, c’est le salarié lui-même qui déclare son arrêt de travail (de courte durée), sans passer par un médecin. Si l’intention de faire confiance aux malades peut paraître louable au premier coup d’œil, on comprend très vite que cette confiance est « échangée » contre un allongement des jours de carence !


Il s’agit donc d’une nouvelle tentative pour attaquer le délai de carence et faire payer encore les assurés. La raison avancée, non pas financière, est de "libérer du temps médical". En clair, comme la situation des déserts médicaux n’est pas près de se régler, on allège les médecins de tâches désormais pratiquées par d’autres, comme les Infirmiers de Pratique Avancée et maintenant le patient lui-même.


La raison plus terre à terre c’est bien de faire aussi des économies en instaurant des jours de carence non indemnisables.


Bien entendu notre organisation syndicale  est totalement contre un tel projet, tout comme les autres organisations syndicales, même le Medef pour qui, justement, un arrêt maladie "doit rester fondé sur une justification médicale".


Seule organisation à y trouver du positif c’est bien sûr la CPME qui y voit la trop belle occasion d'instaurer trois jours de carence « d'ordre public », c'est-à-dire à la charge de l’assuré sans qu’il ne puisse être indemnisé ni par l'assurance maladie, ni par les complémentaires, et surtout pas par l’employeur.


Les salariés, les assurés, les malades, n’en ont pas fini avec ces gouvernements qui attaquent les plus fragiles (RSA, réforme de l’assurance chômage) pour chercher ses économies. Bientôt se profilera le nouveau PLFSS (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) pour l’an prochain alors que nous serons encore en train de subir des attaques sociales en rafales.

 

NDLR: Notons que le sujet a également ces derniers jours:
 

- mis sur la table par le Ministre de l'Economie et des Finances..qui revient ce dimanche sur BFM pour dire que ce n'est pas ds les options du gouvernement....pour 2024..?

- et que , dans un rapport sur la situation des finances sociales, la Cour des Comptes de son côté formulait  une série de propositions chocs pour combler le déficit de la Sécu .

Elle préconisait  notamment l’arrêt de l’indemnisation des arrêts de travail de moins de huit jours.

Une mesure qui n'a pas manqué de susciter de vives réactions des entreprises, des organisations syndicales  et de la rapporteure de la branche Maladie du budget de la Sécurité sociale... et même une mise au point "rassurante" du Premier Ministre...

Devant cette levée de boucliers , le premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici s’est finalement  fendu d’un communiqué pour préciser que " la Cour ne privilégie aucune mesure en particulier, mais chiffre les économies qu’apporteraient différentes mesures."  


A suivre..... mais nul doute que la plus grande vigilance s'impose !!!

 

PS: Actuellement, les trois premiers jours d'arrêt de travail ne sont pas indemnisés par l'assurance maladie, mais sont pris en charge par une majorité des entreprises (61%, selon une étude de la Drees de 2015).

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