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06 / 05 / 2024 | 824 vues
Franck Houlgatte / Membre
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Négociations sur une convention collective unique étendue pour la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale : une ingérence inacceptable dans le paritarisme

Notre syndicat dénonce fermement les injonctions du gouvernement concernant les négociations sur une Convention Collective Unique Étendue (CCUE) pour la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale (BASSM). La double contrainte imposée, exigeant la conclusion d’un accord avant la fin novembre portant sur les classifications, les rémunérations et les congés, ainsi qu’un accord intermédiaire avant fin juin pour la revalorisation des bas salaires dans la perspective de la CCUE, démontre une ingérence inacceptable dans le paritarisme.


Le gouvernement, dans sa politique de fusion des branches et de remontée des minima salariaux au-dessus du SMIC, outrepasse son rôle en imposant des échéances et des contenus de négociations, sapant ainsi le principe même de la négociation collective.

 

Cependant, les syndicats FO, SUD et CGT ont décidé de quitter la réunion dès que le point à l’ordre du jour sur la CCUE a été évoqué, tant que la demande initiale n’aura pas été satisfaite. Il convient de souligner que ces mêmes syndicats ont sollicité un rendez-vous avec la ministre, mais leur demande est restée sans réponse jusqu’à présent.


La proposition des employeurs vise à restructurer le système de rémunération en valorisant chaque poste de manière indépendante et en budgétisant en conséquence. Cette approche mettrait l’accent sur l’adaptation des salariés au travail plutôt que l’inverse, offrant ainsi une flexibilité accrue dans la fixation des salaires. De plus, elle introduirait une différenciation salariale même entre des employés ayant le même niveau de diplôme, permettant ainsi aux employeurs de réaliser des économies aux dépens des salariés en favorisant l’individualisation des salaires.


Cette proposition soulève des questions sur l’équité et la transparence dans la rémunération, en permettant aux employeurs d’ajuster les salaires selon des critères individuels. Elle pourrait potentiellement créer des disparités salariales entre des employés occupant des postes similaires, ce qui pourrait affecter la motivation et la satisfaction au travail.


En conséquence, les « critères classants » proposés par les employeurs et la CFDT ainsi que la fin des grilles Parodi constituent un véritable retour en arrière sur plus de 70 ans de négociations, remettant en cause des avancées sociales majeures. Notre syndicat refuse catégoriquement ce retour en arrière qui menace les droits et les conditions de travail des travailleurs du secteur de la santé. Notre organisation est convaincue que ces propositions ne servent pas l’intérêt des salariés ni celui des patients, mais plutôt les intérêts financiers des employeurs.


Concernant l’ancienneté, la progression par palier est très longue et peu attractive. De même, la proposition d’évolution de carrière basée sur l’expérience et les compétences risque de créer des disparités salariales importantes et de ne pas garantir une progression juste et équitable pour tous les salariés.


De plus, la proposition d’un salaire minimum conventionnel à SMIC + 183 euros net au 1er janvier 2025, semblant être une avancée, suscite des inquiétudes. En l’absence de différenciation entre le Ségur et ce salaire minimum, et sans mécanisme prévu pour contrer l’impact de l’inflation et l’absence de revalorisation salariale, il est à craindre que ces 183 euros ne fondent avec le temps, affectant ainsi le pouvoir d’achat des travailleurs et tassant de nouveau les grilles !



En ce qui concerne les exclus du Ségur, les chiffres sont alarmants, avec une disparité flagrante entre les enveloppes financières pour les employeurs d’AXESS (Confédération des employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social à but non lucratif) et la Direction générale de la Cohésion Social (le chiffrage est en cours avec 210 000 pour AXESS contre 92 000 pour la DGCS ce qui représente une enveloppe financière annuelle de 210 000 x 447 € brut chargé x 12 mois = 1 126 644 000 € pour AXESS contre 493 000 € pour la DGCS). Lors de la réunion technique du 11 avril à la DGCS, les déclarations du Directeur général de la DGCS sur la nécessité de chercher des économies laissent craindre une période d’austérité qui pèsera lourdement sur les conditions de travail et les rémunérations des salariés.


En septembre 2023, le ministre avait publiquement annoncé la transposition des mesures publiques relatives aux indemnités de nuit, de dimanche et des jours fériés dans le secteur privé. Cependant, lors de la proposition d’accord des employeurs en janvier 2024, cette transposition était loin d’être effective. De plus, les indemnités proposées étaient nettement inférieures à celles perçues dans le secteur public. Cette disparité flagrante a été ressentie comme une véritable
douche froide pour les salariés, qui ont été confrontés à une réalité bien éloignée des promesses du ministre.


L’urgence n’est donc pas à la CCUE ! D’ailleurs, les salariés ne la réclament pas ! Ils réclament de la reconnaissance, de meilleures conditions de travail et surtout des augmentations de salaires ! Dans le secteur privé lucratif, mécontent de la tarification 2024 (+4,3% pour les établissements publics de santé et les établissements privés à but non lucratif contre +0,3% pour ceux du secteur privé lucratif ), les employeurs de la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) appellent à une grève le 3 juin.
 

Notre organisation syndicale n’a pas pour habitude de s’associer à des appels à la grève lancés par des fédérations patronales. Nos revendications ne sont pas les mêmes et nous ne défendons pas les mêmes intérêts. Les employeurs demandent des financements plus importants pour pouvoir mettre en place l’avenant 33, pour lequel nous nous sommes opposés, car il a pour but de réduire les droits des salariés sur l’ensemble de la carrière. L’avenant 33 c’est entre autres :
 

  • La perte de la garantie d’une sécurisation des primes découlant des Ségurs qui auparavant n’étaient pas impactées par les augmentations du SMIC !
  • Un déroulé de carrière fortement réduit pour une carrière complète !
  • Un ECR expérience professionnelle différent selon la catégorie professionnelle
  • Une individualisation des rémunérations par l’ajout de 4 Éléments Complémentaires de Rémunérations (ECR)


Au regard des dividendes versés par la plupart des groupes de la santé privée lucrative, notre syndic revendique une augmentation significative de tous les salaires de l’ensemble des branches !


Le mardi 16 avril, à l’initiative de l’Union Nationale des Syndicats Force Ouvrière de la Santé Privée, une nouvelle visioconférence a rassemblé des représentants des 96 établissements de la santé privée à but lucratif et non lucratif. Ce qui représente plus de 200000 salariés.


Dans la quasi-totalité des établissements connectés, réunis autour de délégués syndicaux FO, CGT et CFTC, la participation était collective et le nombre de personnes présentes largement supérieur à la précédente visioconférence du 18 mars dernier.


Constatant que :

 

  • Dans le secteur à but non lucratif les Fédérations Patronales refusent de négocier de véritables augmentations de salaires, au prétexte de mise en œuvre d’une Convention Collective Unique Etendue (CCUE),
  • Le Gouvernement refuse d’agréer une recommandation patronale ne satisfaisant aucune des revendications des organisations syndicales,
  • Dans le secteur lucratif, la FHP tente d’imposer l’instauration de critères classants par l’avenant 33 « salaires au mérite » en lieu et place de la valeur du point. Nous ne saurions manifester en commun avec les employeurs le 3 juin prochain, nos intérêts ne sont pas les mêmes que ceux de nos patrons.


Les 96 représentants des établissements réunis :

 

  • ont décidé  d’appeler à un rassemblement massif devant le Ministère de la Santé à Paris le jeudi 30 mai prochain pour exiger l’augmentation immédiate des salaires dans toutes nos Conventions Collectives,


 

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Suite à la visioconférence du 16 avril dernier, les représentants de 96 établissements de la Santé Privée ont décidé d'organiser un rassemblement massif devant le Ministère de la Santé à Paris ce jeudi 30 mai à partir de 13h30.

 

Les salariés du secteur de la santé, tant public que privé, expriment un profond malaise face à la situation actuelle, notamment en ce qui concerne les négociations salariales.

 

Dans le secteur à but non lucratif, les Fédérations Patronales refusent de discuter de véritables augmentations salariales sous prétexte de la mise en œuvre d'une Convention Collective Unique Etendue (CCUE).

 

Dans le secteur lucratif, la FHP vient d'annoncer la suppression de l'avenant 33.

 

Face à cette situation alarmante, les salariés ont décidé de passer à l'action de manière unie et déterminée.

Un rassemblement aura donc lieu le jeudi 30 mai prochain devant le Ministère de la Santé à Paris.

À cette occasion, une délégation demandera à rencontrer Madame la Ministre de la Santé pour exposer directement leurs revendications et préoccupations.

Le 18 juin, les syndicats signataires de l’avenant 33 appellent à la grève :


Mais l’avenant 33 offre-t-il vraiment des hausses de salaires significatives ?

 


En réalité, l’avenant 33 ne concerne qu’à peine 20 % des salariés du secteur lucratif, tandis
que les 80 % restants ont déjà une rémunération supérieure à celle prévue par cet avenant

 

POURQUOI ?


- Primes internes absorbées : Toutes les primes négociées en interne seront prises en compte dans la comparaison annuelle de la RMAN (Rémunération Minimale Annuelle de Niveau), neutralisant ainsi cette
prétendue hausse de salaire.
- Indemnités Ségur réduites : Les indemnités Ségur disparaîtront progressivement à mesure que le SMIC augmentera.
- Progression de carrière ralentie : Actuellement, une IDE voit une augmentation de 30 % sur 30 ans ; avec cet avenant, une IDE n’aura que 21,5 % après 30 ans.
- Éléments Complémentaires de Rémunération (ECR) inéquitables : Les ECR pour l’expérience professionnelle varieront selon la catégorie professionnelle.
- ECR à la discrétion des employeurs : Les ECR pour activités et compétences seront à la discrétion des employeurs, sans aucune obligation.

 

Réunie en Commission exécutive à Toulon, le 12 juin 2024, l’Union nationale des syndicats
de la santé privée Force Ouvrière a débattu sur le contenu de :


• L'accord du 4 juin 2024 relatif à l’extension du Ségur dans le cadre de la politique
salariale en lien avec la négociation sur la CCUE dans le secteur sanitaire, social et médico-
social privé à but non lucratif.
• L'accord du 4 juin 2024 définissant les modalités de la négociation relative à la
construction d’une Convention collective unique étendue (CCUE) dans le secteur sanitaire,
social et médico-social privé à but non lucratif et aménageant à cette fin les dispositions
de l’accord « CPPNI » n° 2019-02 du 29 octobre 2019.


Ces deux accords ont été présentés par AXESS (*) et mis à signature jusqu'au 18 juin 2024.


Après avoir reçu et examiné les mandats de ses syndicats, la Commission exécutive a
décidé à l'unanimité de signer l’accord du 4 juin 2024 relatif à l’extension du Ségur

dans le cadre de la politique salariale en lien avec la négociation sur la CCUE dans le
secteur sanitaire, social et médico-social privé à but non lucratif, afin de permettre à
l'ensemble des exclus du Ségur de bénéficier dès maintenant d'une indemnité forfaitaire
de 183 € net par mois.

L’Union nationale des syndicats de la santé privée Force Ouvrière, seule signataire du Ségur à la CCN51, prend ses responsabilités et continuera de se battre pour améliorer les conventions collectives.


Refusant toute contrainte mettant à bas le paritarisme et refusant de se voir imposer des
accords "miroir", l’Union nationale des syndicats de la santé privée Force Ouvrière ne
signera pas l'accord du 4 juin 2024 définissant les modalités de la négociation relative à la
construction d’une Convention collective unique étendue (CCUE)
dans le secteur sanitaire,
social et médico-social privé à but non lucratif et aménageant à cette fin les dispositions
de l’accord « CPPNI » n° 2019-02 du 29 octobre 2019.

 

NB: cfdt, cgt et sud ont signé les deux accords

 

(*) Axess est la Confédération des employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social privé non lucratif, qui regroupe deux organisations : la FEHAP et Nexem.