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Mobilité intergénérationnelle par les revenus : une mobilité ascendante réelle, mais un plafond collant
Considérant que la mobilité intergénérationnelle des personnes dans l’échelle des revenus favorise l’inclusion sociale, stimule l’innovation et nous rapproche d’une société où chacun a les mêmes chances de prospérer, l'Insee, pour la première fois, s'est livré à une approche de la mobilité intergénérationnelle par les revenus.
Les observations et conclusions de cette étude publiée ces toutes dernières semaines devrait retenir l'attention dans le contexte du moment...(*)
Les principaux éléments au sommaire:
- Les inégalités se reproduisent en partie d’une génération à l’autre
- Les revenus des enfants à 28 ans ne dépendent pas seulement des revenus de leurs parents
- Une mobilité ascendante réelle, mais un plafond collant
- Grimper dans l’échelle des revenus par rapport à ses parents est plus aisé pour un homme ou quand on n’a pas vécu dans une famille monoparentale
- Des revenus du patrimoine élevés des parents favorisent la mobilité ascendante
- Gravir l’échelle des revenus est plus fréquent en Île-de-France et l’est moins dans les Hauts-de-France
- Des mobilités très contrastées pour les enfants d’immigrés
- Le niveau de diplôme des parents influe davantage sur la mobilité ascendante que leur catégorie socioprofessionnelle
- Environ 30 % de la variation de rang des jeunes adultes serait liée au milieu familial
Les enfants de familles aisées ont trois fois plus de chances d’être parmi les 20 % les plus aisés que ceux issus de familles modestes : les inégalités se reproduisent donc en partie d’une génération à l’autre. Cependant, pour un même niveau de revenu des parents, les revenus des enfants varient fortement.
En 2018, parmi les jeunes issus des familles les 20 % les plus modestes, 12 % sont parmi les 20 % les plus aisés de leur classe d’âge.
Toutes choses égales par ailleurs, la mobilité ascendante est d’autant plus forte que les parents ont des revenus du capital élevés, sont diplômés du supérieur, sont immigrés, ont été mobiles géographiquement, ou que les enfants résident en Île-de-France à leur majorité.
À l’inverse, être une femme, avoir vécu dans une famille monoparentale, avoir des parents ouvriers ou employés, ou vivre dans les Hauts-de-France à sa majorité sont des facteurs qui réduisent les chances de s’élever dans l’échelle des revenus.
(*) Pour prendre connaissance des éléments complets de cette étude: Une nouvelle mesure de la mobilité intergénérationnelle des revenus en France - Insee Analyses - 73