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L’Observatoire MNT se penche sur les absences au travail
L’Observatoire MNT vient de publier sa 29ème étude (1) consacré aux absences au travail. Objectif ? Fournir des repères pour agir dans les services publics locaux.
Cette première étude «est la première d’une longue série dédiée aux absences au travail», a précisé Laurent Besozzi, président de l’Observatoire MNT et vice-président de la mutuelle, lors du colloque de présentation de l'étude, qui se tenait la semaine dernière.
Ces travaux se penchent notamment sur les causes de l’absentéisme et présentent le point de vue des différents acteurs exprimés dans un sondage réalisé par BVA.
Les élus locaux évoquent en priorité des facteurs extérieurs comme la réduction des moyens financiers, l'augmentation du coût de la vie, ou encore la hausse des missions confiées aux collectivités. En revanche, les décideurs administratifs et acteurs médicaux insistent sur les motifs d’ordre personnels ou liés au travail comme le sentiment d’usure physique ou morale, les fragilités de santé personnelles, suivis «de très près» par des motifs collectifs liés à la charge de travail et au climat général.
« Les motifs collectifs qui tiennent à la qualité de vie au travail, à l'organisation de la collectivité progressent », a observé Laurent Besozzi. « Les facteurs psychosociaux de risques sont partout, mais on peut agir dessus, au sein des collectifs et avec l’employeur puisqu’ils doivent pleinement figurer dans le document unique d’évaluation des risques (DUER) », a rappelé Claire Edey-Camassou, maîtresse de conférences en sciences de gestion, Université Paris- Est Créteil, membre du conseil scientifique de l’Observatoire MNT.
Et si les facteurs de l’absentéisme sont multiples, certains sont indéniablement liés aux particularités de la fonction publique territoriale. «La territoriale a ses caractéristiques et ses spécificités, qui sont notamment le rapport au terrain et à l’usager», a pointé Philippe Laurent, maire de Sceaux, président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), porte-parole de la Coordination des employeurs publics territoriaux, vice-président de l’Association des maires de France (AMF).
L’étude évoque un changement de posture à adopter vis-à-vis de l’absentéisme, souvent considéré comme un indicateur financier plutôt que comme un outil de pilotage. Plus globalement, Florence Baco-Ambrass, vice-présidente du Syndicat national des directeurs généraux de collectivités territoriales (SNDGCT) et conseillère technique au Centre interdépartemental de la Grande Couronne, a défendu une indispensable
«culture et qualité managériale» dans les collectivités, comme levier d’action sur l’absentéisme.
En outre, l’allongement de la vie professionnelle implique d’être à l’ «écoute des signaux faibles» et de développer une réelle culture de la prévention dans la FPT. En partenariat avec le service médical de la MNT, le centre de gestion du Rhône a mis en place un dispositif de «médecine de contrôle». Les collectivités adressent leurs agents en arrêts longs au service concerné pour «faire le point» avec un médecin agréé «sans le culpabiliser et aussi pour le responsabiliser par rapport à la reprise du travail», a précisé Guillaume Gonon, directeur du pôle santé du centre de gestion du Rhône.
Parmi les autres pistes évoquées, la mise en place de parcours en management pour tous les encadrants afin de «construire le collectif» et aussi mieux identifier les signaux faibles, comme à le fait la Ville de Brest par exemple.
En conclusion de ce colloque, Didier Bée, président de la MNT a notamment insisté sur la nécessité d’avoir une «démarche collective» mais également sur la «quête de sens», rappelant la mobilisation conséquente des agents territoriaux pendant la crise sanitaire.
(1) Tous les éléments de l'étude:
- Organisation du travail
- Santé au travail parrainé par Groupe Technologia